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Le cercle présidentiel qui a fait coopter Amar Saadani à la
tête du FLN, l'a lesté d'une feuille de
route dont toutes les instructions qu'elle recèle sont en lien avec l'échéance
de l'élection présidentielle et lui a fixé la stratégie à suivre pour leur mise
en œuvre. Depuis son intronisation en successeur de Belkhadem, Saadani agit et
a pris certaines initiatives qui sont autant d'indices des missions qui lui
incombent à la tête de l'ex-parti unique. La plus évidente est celle que le FLN
doit se positionner en axe fédérateur d'une coalition partisane la plus large
possible acquise au soutien des projets politiques de Bouteflika mais aussi
électoraux qu'il va devoir dévoiler.
Saadani a entrepris l'exécution de ce volet de la feuille de route par une opération de charme qui consiste à présenter le FLN comme ouvert au dialogue et à la consultation avec les autres acteurs de la scène politique y compris ceux qui font profession d'opposition à Bouteflika et au régime. En fait, la tentative a pour objectif de faire le vide dans le microcosme partisan autour de certains candidats potentiels qui pourraient se décider à entrer dans la course à l'élection présidentielle pour proposer aux Algériens une alternative aux projets dont Bouteflika escompte l'accomplissement. Il est patent que Saadani tente avec son opération de contrer l'initiative amorcée dans le camp de l'opposition visant elle aussi à la fédération anti-courant présidentiel des forces qui le constituent. Bien qu'elle n'est pas concluante depuis qu'elle a été lancée, elle n'en a pas moins donné quelque inquiétude au cercle des partisans de Bouteflika. Ne serait-ce que parce qu'elle dénote que ces initiateurs ont fini par comprendre que l'atomisation de l'opposition fait la force de leur cercle. Il ne faut pas s'étonner que ce milieu veuille à tout prix casser la velléité au rapprochement que ses adversaires tentent de susciter. C'est le rôle auquel est voué le FLN à qui échoit la manière douce de l'entreprendre, tandis que l'administration mettra en œuvre l'autoritaire qui consiste à intervenir pour les dissuader en usant du pouvoir d'ingérence dans la vie politique et partisane. Le FLN et l'administration voient cependant leur tâche facilitée par la cacophonie des initiatives et propositions qui se sont fait jour dans le camp opposé. D'autant plus cacophoniques qu'elles émanent d'acteurs politiques dont les visions et les projets qu'ils développent sont franchement antagonistes sauf dans la détestation qu'ils vouent à Bouteflika et à son clan. Ce peut-il qu'ils puissent dépasser leurs clivages sur cette seule base ? C'est en tout cas ce dont essayent de les convaincre les anti-Bouteflika les plus remontés qui leur suggèrent de faire front derrière une personnalité charismatique dont la candidature et le programme sont susceptibles d'engendrer entre eux un consensus politico-électorale a minima. A leurs yeux, Benflis apparaît être la personnalité idoine, tant il est vrai que l'intention qui lui est prêtée de vouloir s'engager dans la compétition électorale a eu un écho favorable dans l'opinion publique. Faut-il encore que le concerné s'exprime et ne laisse pas s'ancrer l'impression qu'il attend un signal de «quelque part» pour se déterminer. C'est une telle attitude qui a fracassé les réputations d'autres personnalités qui ont été créditées d'un «destin national». |
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