Passé à la loupe
durant toutes la matinée lors des travaux de la dernière session ordinaire de
l'A.P.W., le dossier de la santé a fait l'objet d'intenses débats par les élus
de cette instance qui l'ont examiné sous tous ses aspects. Les critiques
fusaient de partout. Et le tableau peu reluisant dressé par ces élus à l'issue
de leurs différentes tournées d'inspection montre que ce secteur très sensible
a montré ses faiblesses et ses limites dans certaines communes du territoire de
la wilaya. Le D.S.P. par intérim, depuis plus d'une année, a dû subir au cours
de cette rencontre les tirs croisés des élus locaux de cette instance qui se
sont relayés à tour de rôle pour dénoncer une gestion en dents de scie aussi
bien des ressources humaines que des équipements médicaux et des différentes
structures sanitaires des 22 communes qui tournent au ralenti, paralysées par
des équipements en panne. Ils n'ont pas manqué également de citer le cas des
habitants d'une dizaine de hameaux de zone rurale, notamment ceux des communes
de Boualem et d'El-Abiodh dont la population n'a pas vu le passage d'un médecin
depuis plus d'un mois. Tels ont été en substance les carences mises à nu et
auxquelles il faudrait palier au plus vite. Sur ce registre, il y a lieu de
noter l'immobilisation du scanner, acquis depuis plus de dix années et qui n'a
jamais été mis en service, ainsi que la défection de l'incinérateur de
l'hôpital d'El-Bayadh, réceptionné depuis plus d'une dizaine d'années et enfin
l'unité d'hémodialyse du chef lieu de la daïra de Boualem. Autre cas, et non
des moindres, qui a été soulevé par les élus locaux, le manque d'encadrement
humain spécialisé des structures sanitaires de la zone rurale et l'exemple le
plus frappant est celui du centre de santé de Sidi Slimane. Il faut dire à ce
propos que tout ne baigne pas dans l'huile, selon un élu local. Les
parturientes sont quotidiennement transférées à Aflou (W. de Laghouat) et les
nouveaux-nés sont inscrits de facto sur les registres de l'état civil de cette
commune, une aberration en quelque sorte qui pénalise les statistiques de la
commune mère. Une série de griefs qui ont mis le D.S.P. intérimaire dans une
posture peu confortable. Pour le premier responsable de la wilaya, qui est
intervenu à maintes reprises, la priorité devra être accordée en premier lieu à
la solution et au règlement définitif des problèmes liés à la qualité des
prestations de service en matière de soins et en fonction de leur intensité,
tout en menant en parallèle une série de mesures destinées à mettre à niveau
l'ensemble des établissements hospitaliers quelle que soit leur taille. De
telles entraves, devait-il poursuivre, seront bannies et il faudrait d'ores et
déjà commencer par les opérations les plus urgentes, en prenant soin en amont
du matériel médical acquis au prix fort, devait-il conclure. Le secteur de la
santé a connu au cours des dix années écoulées de sérieux progrès puisqu'il
compte trois hôpitaux implantés à El-Bayadh, El-Abiodh et Bougtob, avec une
capacité d'accueil globale de 470 lits ; de 18 polycliniques, 66 centres de
santé avec maternité rurale et enfin trois centres d'hémodialyse, des
structures médicales dotées de 46 ambulances. En matière d'encadrement en
personnel médical, ce secteur compte dans 69 accoucheuses rurales, 875
infirmiers, 59 médecins spécialistes et enfin 193 médecins généralistes, un
taux de couverture très conséquent. Toutefois, il faudra également rappeler que
le manque de spécialistes en gynécologie et en neurochirurgie se fait
cruellement sentir dans différents hôpitaux de la wilaya. L'on retiendra enfin
que les travaux de réalisation d'une nouvelle école de formation d'agents
paramédicaux ont été lancés récemment. Le bilan des opérations inscrites dans
le cadre de l'électrification rurale au titre du programme quinquennal
2005-2009 a été le second point abordé lors de cette session ordinaire. L'on
saura qu'il a été réalisé, au titre du quinquennal (2010/2014) 258 kilomètres
de lignes de transport d'énergie électrique, qui seront incessamment achevés,
au profit de 618 bénéficiaires, en sus de 243 autres km pour 529 petits fellahs
et éleveurs à travers tout le territoire de la wilaya qui peut se targuer
d'avoir atteint un taux de couverture de 98,33%.