Après plusieurs
jours d'investigations et autant de surveillance, qui ont été entamées sur la
base de maigres indices, les enquêteurs de la police judiciaire, relevant de la
Sûreté de daïra d'Ain El Turck, ont réussi à démanteler un réseau spécialisé
dans l'organisation de traversées clandestines vers les côtes de la Péninsule
ibérique. Selon nos sources, 7 individus, dont le présumé cerveau de cette
bande, G.R., âgé de 25 ans, plus connu sous le sobriquet de «barbu» et son
lieutenant, D.A., 48 ans, ont été interpellés, lors d'un coup de filet,
concocté par les éléments de la PJ de ladite sûreté. Le principal mis en cause,
dans cette affaire d'émigration clandestine, un récidiviste ayant fait l'objet
d'une expulsion d'Espagne, après son arrestation par la police locale, était
activement recherché par les services de sécurité de la wilaya d'Oran. Il a
été, finalement, localisé et intercepté, dans la nuit du lundi à mardi
derniers, au volant d'une camionnette, circulant dans le chef-lieu de cette
daïra. Nos sources indiquent que l'interpellé serait suspecté d'être
l'instigateur d'un nombre indéterminé de traversées clandestines vers les
villes côtières d'Espagne. Ce passeur invétéré, qui opérait sur les deux
littoraux de la wilaya d'Oran et jouit d'un palmarès très fourni, disposait de
2 garages à bateau, situés dans la localité de Claire Fontaine, loués pour le
besoin de ses agissements frauduleux. Les perquisitions, qui ont été opérées
dans ces 2 lieux, utilisés comme points de refuge et de rencontres avec de
potentiels candidats à l'émigration clandestine, se sont soldées par la saisie
d'un important équipement et de matériel, véritable arsenal de mer, indiquent
nos sources. Les policiers ont ainsi mis la main sur 2 GPS, 2 zodiacs
semi-rigides de 7 m, dotés chacun d'un moteur de marque Yamaha d'une puissance
de 40 CV, de 17 bidons contenant chacun 30 litres d'essence, des boussoles et
des bouées de sauvetage. Selon les mêmes sources, les membres de ce réseau
s'apprêtaient à organiser une énième traversée, lors de leur interpellation.
Les candidats à l'émigration clandestine déboursaient, chacun, 10 millions de
centimes qu'exigeait le «barbu» pour toute participation à la folle aventure.
Ce dernier n'hésitait, également, pas à prendre le risque de braver une mer
houleuse, selon ses propres aveux.
Présentés,
mercredi, devant le magistrat instructeur près le tribunal correctionnel d'Ain
El Turck, le principal prévenu et son associé ont été placés en détention
préventive à l'issue de leur audition. Les 5 autres accusés ont été mis sous
contrôle judiciaire.