Aucun signe ne plaide en faveur d'un apaisement de tension dans le
secteur de l'Education. Hier, au deuxième jour de la grève des enseignants
affiliés au Cnapest, l'atmosphère était tendue dans les lycées à travers le
territoire national. Les enseignants maintiennent la pression, adhérant
massivement au mot d'ordre de grève. Car, la paralysie des cours est bien
réelle dans les lycées, où les taux de participation au débrayage ont atteint
les 90 % à travers plusieurs régions, selon des échos syndicalistes, alors que
la tutelle se fait très discrète face à ce mouvement de protestation qui risque
de prendre de l'ampleur dans les jours qui viennent. « Si on juge les
évènements sur la base de l'indifférence affichée par la tutelle vis-à-vis de
la protesta des enseignants, l'année scolaire en cours sera secouée par les
grèves et d'autres actions musclées », a estimé hier dans un entretien
téléphonique le porte-parole du Cnapest, M. Messaoud Boudida. Et, contrairement
aux affirmations de la tutelle qui fait part de sa disponibilité au dialogue et
à la concertation autour des revendications soumises par les partenaires
sociaux, le porte-parole du Cnapest parle, lui, de « silence total » du
ministère de l'Education nationale dans un contexte d'effervescence au sein des
enseignants. « On cherche le pourrissement », soutiendra-t-il. Alors même que
la grève devrait se poursuivre aujourd'hui encore, par reconduction
systématique, les syndicalistes du Cnapest s'affairaient hier à la préparation
du rassemblement qu'ils projettent d'organiser ce mercredi devant le siège du
ministère de l'Education nationale. La grogne des enseignants investit la rue.
Une rue qui sera grouillante aujourd'hui dans les alentours du siège du
ministère de l'Education où un autre syndicat du secteur, la Coordination des
adjoints de l'éducation (affiliée au SNTE), a donné aussi rendez-vous à ses
adhérents pour exprimer son indignation face au non respect des engagements de
la tutelle. Cependant, le mouvement de contestation lancé lundi 7 octobre en
cours par le Cnapest élargi semble s'essouffler à Oran. La deuxième journée de
la grève a connu une démobilisation des enseignants dans les collèges de la
wilaya d'Oran. Le taux d'adhésion dans le cycle moyen, qui était de 26,66%
parmi les adhérents de cette organisation syndicale lors de la première
journée, a chuté à 8,06%, selon la coordinatrice wilaya du Cnapest élargi, qui
a estimé que son syndicat commence à se reconstituer dans le cycle moyen. La
syndicaliste s'est montrée optimiste en soutenant que les enseignants du cycle
moyen vont adhérer petit à petit à cette action de contestation. En dépit de
cette démobilisation des enseignants du moyen, la grève s'est poursuivie, hier,
dans certains établissements du secondaire. Le taux de suivi dans les lycées a
toutefois légèrement baissé durant cette deuxième journée. Il est ainsi passé
de 65,98% lundi à 63,74% pour la journée de mardi. Ce taux de suivi ne concerne
pas l'ensemble du personnel enseignant du cycle secondaire, mais seulement les
adhérents de cette organisation syndicale, signale-t-on. Par ailleurs, un
communiqué du ministère de l'Education nationale a indiqué que le taux de suivi
de la grève initiée par le Conseil national autonome des professeurs de
l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a atteint 6,77 % dans tous les
établissements scolaires, soulignant que les portes du dialogue étaient
ouvertes à tous les partenaires sociaux. Sur la base d'informations émanant des
directions de l'Education du territoire national sur le suivi de la grève, le
taux s'est établi à 6,77 % pour les trois cycles de l'enseignement. Le taux de
suivi de la grève est de 26,37 % pour le secondaire et de 1,84% pour le moyen.
La grève a été suivie à seulement 0,33% pour le cycle primaire, a détaillé la
même source.