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Dressant un large tableau historique sur la politique étrangère de
l'Algérie depuis le recouvrement de son indépendance à aujourd'hui, le chef de
la diplomatie algérienne, M. Ramtane Lamamra, a réitéré l'attachement de
l'Algérie à ses fondamentaux, valeurs et constantes en matière de politique
étrangère, à l'occasion de la Journée du 8 Octobre, symbolisant à ses yeux «la
victoire de l'Algérie contre le colonialisme et l'entrée de la Nation naissante
aux Nations unies» a-t-il déclaré, hier, au micro de la Chaîne 3, de la radio
algérienne.
Le chef de la diplomatie algérienne, a estimé que les relations entre l'Algérie et le Maroc ne sont pas «excessivement tendues, mais elles ne sont pas normales», a-t-il ajouté, évoquant un «accès de fièvre dans les médias et malheureusement, parfois, dans des déclarations officielles». «Nous pensons que la retenue est extraordinairement importante lorsqu'il s'agit de pays frères et voisins dont l'histoire n'a pas été un long fleuve tranquille», a-t-il encore souligné. «Cette retenue et cette sagesse constituent le minimum que nous puissions assurer pour aller de l'avant et avoir des relations normales, sinon privilégiées», a-t-il déclaré à la Chaîne 3. Au sujet d'une éventuelle ouverture des frontières, entre les deux pays, il a indiqué qu'elle n'est toujours pas à l'ordre du jour, à Alger. «Les raisons à l'origine de la fermeture des frontières n'ont pas encore été réglées» a estimé Ramtane Lamamra, ajoutant que celles-ci «n'ont pas vocation à rester fermées». Par ailleurs, Ramtane Lamamra a indiqué que depuis l'aube de l'indépendance, «toute la doctrine des Nations unies s'est trouvée fécondée par les idées, les positions de principe et le combat libérateur de tout un peuple» a-t-il affirmé, ajoutant que les «idéaux de politique intérieure sont en parfaite synchronie avec les objectifs poursuivis par l'Algérie au plan international». La récupération du levier économique par l'Algérie, par le truchement des nationalisations, notamment, a permis une «souveraineté permanente sur nos ressources naturelles» a-t-il souligné. Répondant à une question sur le «recul» de l'Algérie, par rapport à certaines de ses positions, sur la plan international, Ramtane Lamamra rappelle que la politique extérieure « est menée sous la conduite du chef de l'Etat, conformément à la Constitution », estimant qu'il « ne s'agit, nullement, d'un recul mais d'une adaptation des positions du pays, au nouveau contexte international, en changeant de mode opératoire, par rapport à la politique étrangère de l'époque», a-t-il indiqué. Au sujet de la position, jugée «équivoque» de l'Algérie sur ce qui est appelé «le printemps arabe», le MAE a estimé «qu'il y a un style diplomatique propre à l'Algérie, hérité du combat libérateur du peuple Algérie» a-t-il indiqué. «Nous estimons que tout n'est pas bon à dire» a encore expliqué Ramtane Lamamra, partant du principe que «l'Algérie préfère réfléchir avec sérénité, analyser, plutôt que de s'installer dans la position confortable de l'observateur qui ne fait pas, forcément, le bon choix, et le déroulement des événements nous a, malheureusement, donné raison» a-t-il martelé. L'Algérie, ce grand portail nord du continent africain, est «un pays exportateur net de stabilité» a encore réitéré le MAE. La situation au Sahel a également été abordée par le chef de la diplomatie algérienne, estimant que «certes la situation est préoccupante mais pas alarmante, dans la mesure où le terrorisme n'a pas su prévaloir» a-t-il souligné. Au sujet des diplomates algériens détenus au Mali, Ramtane Lamamra a expliqué «ne pas être en mesure de dire où en est le dossier, exactement, exprimant sa profonde solidarité avec les familles des otages, à l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale de la diplomatie, correspondant au 8 octobre». En revanche, au sujet des prisonniers algériens, détenus en Irak, le MAE s'est montré plus optimiste, estimant qu'ils seront, prochainement, libérés «grâce au forcing de la diplomatie algérienne». Au sujet de la médiation de l'Algérie dans la crise tunisienne, Ramtane Lamamra a révélé que «nos frères Tunisiens ont sollicité la sagesse et l'expérience de Abdelaziz Bouteflika pour arriver à une sortie de crise le plus rapidement possible». M. Lamamra est également intervenu sur la crise syrienne, rappelant «le style national algérien en terme de diplomatie». En effet, concernant la crise en Syrie, Ramtane Lamamra a considéré que le gouvernement syrien «a compris qu'il était de l'intérêt du pays de prendre des engagements internationaux». «La destruction des armes chimiques a déjà commencé, ce qui suggère une extraordinaire diligence de la part de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques et une coopération remarquable des autorités syriennes » a-t-il souligné. |
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