|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« Nous ne comprenons pas ce qu'ils veulent !», a répondu laconiquement le
chargé de l'information de l'université Constantine I lorsque nous l'avons
interrogé sur le mouvement de protestation qui se développe depuis quelques
jours chez les étudiants du système LMD qui ont été exclus du passage au
Master. M. Hadji a déploré ensuite que « tout le monde veuille faire le Master
», jugeant que cette exigence est impossible à satisfaire car, a-t-il avancé,
les critères d'orientation mis en place ne permettent d'accepter que 70 % des
candidats, et ce en se référant aux moyennes individuelles ainsi qu'aux
résultats d'ensemble obtenus par chacun durant l'année. « Seulement, ils ne
veulent pas en démordre et veulent passer tous, c'est tout ! Et ils sont en
train d'exercer des pressions sur l'administration pour l'amener à céder à
leurs exigences».
C'est ainsi que le représentant de l'université Constantine 1 explique les mouvements de protestation déclenchés ces derniers jours par les exclus des études de Master. Dimanche matin en effet, de nombreux étudiants des facultés de droit, du génie civil et de l'électronique qui ont été «victimes» de ces restrictions s'étaient rassemblés devant la tour administrative de l'université en empêchant l'accès au personnel comme aux enseignants tout en protestant de la situation qui leur est faite. Finalement, ils ont été reçus par les responsables de l'administration universitaire qui leur ont expliqué que leur acceptation ne pouvait pas se faire compte tenu des capacités matérielles et pédagogiques de chaque faculté. Mais, hier, ils sont revenus encore à la chargé tôt le matin en bloquant l'accès à leurs facultés respectives, celle du droit au bloc pédagogique 500 place Tedjini-Haddam du campus Mentouri, de l'institut du génie civil à Zerzara et de l'institut vétérinaire d'El-Khroub qui ont rejoint le mouvement de protestation. Les « déçus du master », comme les a appelés hier un responsable universitaire, brandissaient des banderoles où ils s'interrogent sur leur sort, signalant que le diplôme qu'ils ont obtenu après trois années d'études n'est pas reconnu par les organismes de l'emploi pour l'obtention de l'agrément à la profession d'architecte ou pour l'accès au concours des magistrats et au «capa» permettant l'accès à la profession d'avocat. «Malgré les promesses qui nous ont été faites au début de nos études, nous sommes privés de l'accès aux études de Master qui donneront à notre diplôme une valeur reconnue dans tous les domaines. Nous sommes environ 600 étudiants à souffrir de cette situation». Rejetant l'argumentation de l'administration, ils ont affirmé que leurs moyennes leur permettent d'accéder aux études de Master. De plus, disent-ils, ils ont été pénalisés du fait que leur exclusion n'a été annoncée que dernièrement, au moment où les délais d'inscription dans les universités étaient largement dépassés. «Qu'allons-nous devenir maintenant?», se sont-ils interrogés. |
|