Les citoyens de la commune de Hamma Bouziane ont été conviés, jeudi
matin, par la radio régionale de Constantine, à une rencontre organisée au
centre culturel Bachir El-Ibrahiml de la ville avec les autorités locales,
notamment leur maire, M. Mokhtar Atrous, pour débattre des préoccupations, tout
en passant en revue tous les problèmes de développement et de gestion des
affaires de la commune. Aussi, de nombreux citoyens ont pris, tour à tour, le
micro pour exposer leur situation et celle de leurs quartiers en matière
d'aménagement et d'équipements. Les uns ont demandé l'implantation de marchés
de proximité, l'adduction au gaz naturel, la réalisation d'une maternité, les
autres ont posé les problèmes de transport, des inondations causées
périodiquement par les eaux de pluie, l'aménagement des routes. A ce propos, un
habitant du quartier de Bergli a souligné la formation de grands quartiers
urbains dans le désordre et l'anarchie, avec tout ce que cela implique comme
problèmes. Un autre de la cité El-Ghirène est intervenu pour signaler que la
route du quartier a subi une seule fois des travaux d'aménagement et de
goudronnage en l'espace de 46 ans ! Et un autre a dénoncé la marginalisation du
citoyen par l'administration locale. «Aucun responsable ne daigne nous recevoir
!», s'est-il indigné. Le responsable du bureau du Snapap de la commune a
exposé, de son côté, la situation des travailleurs, notamment ceux de
l'hygiène, tout en demandant des titularisations d'un grand nombre d'entre eux
dont la situation stagne depuis 22 ans, ainsi que ceux du filet social au
nombre de 1.027 agents, a-t-il dit.
Le P/APC a répondu aux interrogations en assurant les uns que leurs
préoccupations seront prises en charge, et promettant aux autres que leurs
demandes collectives seront satisfaites dans le cadre des projets sectoriels
inscrits dans les programmes actuels et ce, pour peu qu'ils fassent preuve de
patience. M. Atrous a annoncé le lancement de quelques projets phares,
notamment au profit de la jeunesse qui va, dit-il, bénéficier de plusieurs
projets de construction de stades de proximité et d'aires de jeu. Et dans le
domaine culturel, la construction d'un palais de la culture dans le cadre de la
préparation de l'évènement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».
Cette infrastructure culturelle, a-t-il indiqué, coûtera 43 milliards de
centimes. Il ajoutera à cela le prochain aménagement d'une route qui reliera le
quartier Bergli à la localité de Chaabet El Madbouh, la création d'une
entreprise communale de transport urbain et terminera en promettant que l'APC
actuelle fera tout ce qui est en son pouvoir, avant l'expiration de son mandat,
pour doter le chef-lieu de la commune d'une maternité digne de ce nom. En
outre, le débat a débouché sur les problèmes de l'environnement. A ce propos,
la grande question de la dégradation du cadre de vie à Hamma Bouziane ou Hamma
plaisance, comme on la surnommait, qui fut jadis un paradis de verdure, a été
soulevée et tout le monde est tombé d'accord pour constater que la réputation
de la commune qui, par ses jardins de fruits et légumes frais, était jadis
considérée comme le verger de toute la région de l'Est, fait désormais partie
du passé. Et M. Atrous de considérer que la catastrophe écologique dont a été
victime sa ville natale a été causée par le déversement, pendant des décennies,
de la poussière dégagée par les cheminées de la cimenterie de Didouche Mourad,
installée à proximité. «Et ce n'est que dernièrement que le complexe a installé
un système de filtrage des poussières qu'elle dégageait et se déversaient sur
la ville et ses jardins en asphyxiant toute verdure», a-t-il déploré, en disant
qu'il faut ajouter à ce phénomène l'avancée du béton survenu pendant l'exode
rural causé par la décennie noire et l'arrachage des arbres fruitiers qui n'ont
jamais été remplacés».