
Aujourd'hui c'est bled el-beylek. Chacun s'octroie les
droits qu'il pense être siens. Il ne s'agit pas là des très haut-placés.
Ceux-là el-bled leur appartient. C'est à partir de là, justement, que les
haut-placés se disent pourquoi eux et pas nous. Eux ont accaparé le bled et
nous el-mdina. Mais ne voilà-t-il pas que ceux qui ont voté ou pas, pour les
haut-placés élus ou cooptés à cinq ans de mandat ferme, se mettent de la
partie. Pour les très hauts c'est le bled, les hauts c'est la mdina et les
bas-placés c'est le trig.
Nous voilà donc arrivés à trig el-beylek. Il y a ceux qui
ont transformé tous les espaces de stationnement en parkings payants. Ils n'ont
pour seule autorisation pour exercer leur fonction qu'un gourdin. «Zid, zid,
aya gleb koulchi» et ta voiture est garée. A la sortie, tu lui tends une pièce
de cinq dinars ça devient «zid, zid, zid sinon yegleb koulchi». Va te plaindre
chez l'agent du coin? tabtab !
Il y a les autres. Ceux qui choisissent un pan de mur,
entre deux façades d'épicerie, dans cette avenue commerçante pour suspendre des
cintres présentoirs d'effets vestimentaires proposés aux passants à des prix
défiant toute concurrence. Les propriétaires de boutiques ne s'en plaignent
pas. Le pan de mur est loué à 15.000 dinars/mois. Qui dit mieux. Mieux dans les
«ruelles-marchés» les espaces entre deux tables de fruits et légumes, eux aussi
sont gérés de la même manière. Toute une organisation de gros bras est là pour
réguler les transactions et la «protection» des squatteurs. Ne pensez surtout
pas que le premier venu peut s'installer. Trig el-beylek rapporte gros. Mdinet el-beylek rapporte gros et fi bled el-beylek on n'a
pas les détails car tout est en gros.