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Le président du
Conseil de l'ordre des médecins, le docteur Med Bekkat Berkani, a plaidé pour
ce qu'il a appelé «un arrêt sur image» pour faire un diagnostic exhaustif sur
l'état de la santé publique en Algérie, a-t-il déclaré hier au micro de la
Chaîne 3.
Estimant que le «temps est venu» de faire un comptage des possibilités que recèle le secteur, mais aussi ses difficultés, l'invité de la radio s'est interrogé sur le net déphasage entre les ressources humaines et matérielles considérables allouées au secteur et l'état réel de la santé publique en Algérie. Appelant «à dépasser le mauvais réflexe des chiffres et à regarder la réalité en face», le docteur Med Berkani Bekkat a estimé que «seul un état des lieux général des capacités réelles du secteur de la Santé était à même de permettre de repartir sur de nouvelles bases». Se félicitant de la décision des pouvoirs publics de construite cinq nouveaux CHU, le président du Conseil de l'ordre des médecins a jugé «décisif» ce qu'il appelé un «toilettage complet» du dispositif légal et réglementaire régissant la corporation dans son ensemble, ajoutant que seule une «trêve sociale» entre le partenaire social et le ministère de la Santé était capable de «faire avancer les choses, à condition qu'il y ait de la sincérité de part et d'autre», a-t-il indiqué. Précisant que la loi sanitaire de base n'a pas été revue depuis 1985, l'invité de la radio a appelé le nouveau ministre à organiser au plutôt les assises nationales de la santé «afin de dresser un diagnostic exhaustif de la santé publique en Algérie». Après le constat sur le terrain, notamment les problèmes de gestion, «essayons d'organiser des assises nationales de la santé pour tenter de situer les problèmes du secteur et chacun prendra ainsi ses responsabilités», a-t-il déclaré, ajoutant «qu'il fallait que toutes les corporations de la santé s'impliquent pour faire évoluer le niveau de santé des Algériens, relevant que ces derniers éprouvaient actuellement toutes les peines du monde pour se soigner dans les hôpitaux». Le président du Conseil de l'ordre des médecins a également estimé nécessaire la formation des médecins par des formateurs de qualité, ajoutant que les «CHU doivent devenir des lieux de vie et de formation comme auparavant». En matière de spécialités, il «faudrait affiner la formation; si nous n'avons pas la possibilité d'avoir des médecins pour les spécialités très pointues, il faudrait faire appel à des coopérants pour nous aider à résoudre nos problèmes», a-t-il préconisé. Le Dr Bekkat Berkani a souligné que l'Algérie «pouvait recourir à sa diaspora en la convainquant d'apporter sa contribution où à des coopérants français, belges ou canadiens», relevant que la «médecine est une filière qui évolue chaque jour avec l'apparition de nouvelles techniques et méthodes de soins». «Il faut absolument rétablir la confiance de l'Algérien avec son système de santé», a encore souligné l'invité de la radio. CANCER : LA SONNETTE D'ALARME Le docteur Med Bekkat Berkani a jugé que l'Algérie «a pris beaucoup de retard dans la construction des centres anti-cancer», appelant à «rattraper au plus vite le retard accusé, surtout que la prévalence de la maladie connaît une inquiétante évolution», a-t-il alerté. Estimant que l'offre de soins en matière de lutte contre le cancer est «assez limitée», l'invité de la radio a également plaidé pour la construction de structures spécialisées dans les grandes villes du pays, notamment au Sud, en accompagnant cela par une formation de radiothérapeutes qualifiés», a-t-il souligné. Le cancer est «une affaire de prévention générale, n'impliquant pas le ministère de la Santé seulement mais une interconnexion de tous les autres ministères en charge de la santé et l'hygiène du citoyen. La place du privé dans la politique de santé publique en Algérie, la nécessaire refonte des urgences médicales, l'humanisation des services hospitaliers, l'hygiène hospitalière et l'externalisation des prestations hospitalières annexes ont été les autres points débattus. |
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