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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Des plans en quête d'auteurs

par Salim Rabia



Il a fini par avoir lieu, ce Conseil des Ministres. A l'endurance, presque à la dernière minute. Le projet de loi de finances 2014 a été approuvé, il pourra prendre chemin du parlement. Les comptes sont saufs ! Pas de risque de paralysie budgétaire à l'américaine mettant les fonctionnaires algériens en congé sans solde. Ce sera le cas, peut-être, ce lundi soir aux Etats-Unis. Aucune chance en Algérie de voir un parlement, globalement désœuvré, se mettre à créer des «problèmes». On a donc la LF 2014. Ouf ! Les subventions si vilipendées par les experts et les opérateurs privés et qui donnent quelques petits soucis à quelques ministres, sont toujours là ! Personne n'avait cru qu'on allait y toucher à six mois d'une élection présidentielle présumée qui, étrangement, ne dégage aucun candidat ! Hormis le brave Ahmed Benbitour qui s'est lancé depuis longtemps, trop longtemps peut-être pour qu'il puisse espérer peupler le vide. Ou faire frémir les vents. Il y a bien quelques algériens de l'étranger qui se sont positionnés mais leur bi-nationalité les exclue. C'est clair et net Messieurs, c'est mentionné expressément, dans l'art. 73 ! Pour être éligible, il faut «jouir uniquement de la nationalité algérienne d'origine». Et si «origine» peut-être équivoque, le mot «uniquement», lui, est définitif. Donc on peut être franco-algérien, comme Rachid Nekkaz, hélvéto-dz comme l'ex-ministre Ali Benouari voire américano-dézédien (like Chakib K, le bad boy ?) et même si on a un «bon plan», on n'est pas dans la course. Out ! Mais observons quand même qu'il n'y a que ceux qui sont «constitutionnellement» éliminés d'emblée qui sont candidats? Hormis Benbitour encore une fois. Certains pourraient observer que ces candidatures d'Algériens de l'étranger suivent la pente de l'économie. Puisque nous importons de tout, pourquoi ne pas importer des politiciens avec des «plans» ? Appel donc à ceux qui sont à l'étranger, ne sont pas «bi» et qui ont des plans : il y a des places à prendre ! Mais pour sortir du persiflage et aller au sérieux, il faut savoir que le gouvernement cherche des «plans» pour couper le cou à ces importations qui gonflent, qui gonflent. Et il est en quête d'auteurs pour des recettes? Le sujet pourrait être un élément d'un débat sérieux aux présidentielles qui servent, en général, dans des situations normales, à faire des bilans et des inventaires et à oser des réformes? Mais comme on ne fait pas de politique, il vaut mieux rester dans le classique. Faut-il recourir aux bonnes vieilles méthodes administratives ou à des remèdes économiques ? Tel qu'énoncé, cela nous ramène à des débats algériens vieux de trente ans qui semblaient avoir été tranchés ! Comme quoi on aime ronronner sous la rente? Autant vous avertir, il y a dans ce supplément une «opinion» très libérale que l'auteur de ces lignes ne partage pas. Ce qu'elle dit est simple : ce n'est pas ni la politique, ni la légitimité d'un pouvoir qui permettent la réforme mais la «crise» ! On ne change que si on est contraint. C'est une idée agaçante pour ceux qui croient que la réforme est fille de lucidité, de vision et de volonté. Mais pour que cela soit, il faut non seulement des plans, mais aussi des auteurs. Et on ne voit rien venir, les amis. On ne voit rien ! Et pourtant, comme dirait l'autre, on n'est qu'à six mois d'une élection présidentielle !