
La ?'protesta''
des jeunes chômeurs des wilayas du sud du pays a repris hier, avec comme mots
d'ordre la lutte contre «la marginalisation et l'exclusion» et plus de «
justice sociale».
Les
manifestations, qui avaient été déjà annoncées la semaine dernière par des
responsables du Comité national de défense des droits de chômeurs (CNDDC) se
sont déroulées dans les wilayas de Ouargla, Laghouat, Ghardaia, Tamanrasset et
El Oued. Les manifestations des jeunes chômeurs du sud de pays, à l'appel du
CNDDC, se sont déroulées dans le calme, selon l'APS. Les rassemblements de
chômeurs des wilayas du sud ont notamment stigmatisé l'immobilisme des pouvoirs
publics, et les promesses non tenues, après les manifestations d'avril dernier.
A Ouargla, épicentre de cette ?'protesta'', le coordinateur du CNDDC, Tahar
Belabbès, a indiqué que ce mouvement de protestation n'a pas de visées
politiques, est ?'pacifique» et s'insère dans la revendication globale de
postes d'emplois pour les jeunes des wilayas du sud du pays. Il a tenu
cependant à avertir que la grogne des jeunes pourrait prendre d'autres
proportions, telle que l'élargissement de la protestation à d'autres wilayas si
les revendications du CNDDC et de ses adhérents ne sont pas prises en compte
par les pouvoirs publics. A Laghouat, une quarantaine de jeunes chômeurs ont
observé hier un sit-in de protestation au quartier El Mâamoura, au chef-lieu de
wilaya, pour réclamer de l'emploi, le logement et le développement local. «Non
à la Hogra et à la marginalisation, pour la liberté, l'emploi et la justice
sociale», ont scandé les manifestants. Le bureau local du CNDDC s'était la
veille désolidarisé de ce mouvement de protestation, s'interrogeant sur les
«visées inavouées» de cet appel à la protestation, notamment pour
«l'exploitation des jeunes pour des objectifs politiques». Pour autant, le
bureau de wilaya du CNDDC a, dans un communiqué, appelé les autorités locales à
«ouvrir le dialogue pour prendre en charge les préoccupations des jeunes». Dans
la wilaya de Tamanrasset, une vingtaine de jeunes se sont regroupés par
ailleurs sur l'esplanade Ilmen au chef-lieu de wilaya et ont lancé des appels
contre le chômage. Ils brandissaient des banderoles sur lesquelles étaient
écrites «les jeunes veulent l'application de la loi» et «non à la corruption et
le népotisme». A El-Oued, ce sont une vingtaine de jeunes qui ont répondu à
l'appel du CNDDC en observant un sit-in de protestation à l'appui de
revendications pour l'amélioration des conditions de vie des jeunes de la
région. Ils ont observé un sit-in de plus de deux heures sur une placette près
de l'ancienne maison de la culture d'El-Oued, scandant des slogans pour le
recrutement des jeunes par les entreprises pétrolières locales. Enfin à
Ghardaïa, un groupe de jeunes sans emploi a tenu un rassemblement devant le
siège de la commune demandant la prise en charge de leur problème d'emploi.
?'L'emploi et le logement sont un droit reconnu par la Constitution'',
?'Justice sociale égalité des chances devant l'emploi et le développement'',
tels sont les slogans de ce groupe d'une trentaine de jeunes. Au mois d'avril
dernier, des centaines de jeunes avaient manifesté à Ouargla et d'autres villes
du sud pour revendiquer du travail, notamment dans les plateformes pétrolières.
Depuis, les mesures prises à la hâte par le gouvernement ne semblent pas
satisfaire le CNDDC.