Le dossier des diplômés des écoles normales supérieures (ENS) connait un nouveau revirement. Le ministère de l'Education nationale a tranché, jeudi, en annonçant des mesures «exceptionnelles» pour embaucher ces diplômés qui n'ont pas été recrutés pour absence de postes pédagogiques dans leurs spécialités pour l'année scolaire 2013-2014.

«Les enseignants spécialisés dans la technologie et la philosophie ont été désignés au poste d'enseignant du cycle secondaire et chargés de manière exceptionnelle et temporaire d'enseigner la physique dans le cycle secondaire ou la physique et les mathématiques dans le cycle moyen pour ce qui est de la spécialité technologie (mécanique, génie-mécanique, génie-civil, génie de procédés, électronique)», précise le ministère dans un communiqué. S'agissant des enseignants spécialisés en philosophie, ils ont été désignés pour l'enseignement de la langue arabe dans le cycle primaire. «Ces mesures ont été décidées pour palier le surplus des diplômés de l'ENS pour l'année 2013», signale la même source. Ces enseignants fraîchement diplômés et formés exclusivement pour le cycle secondaire dans les ENS devaient être embauchés d'office, à la faveur des engagements pris par la tutelle. Le ministère de l'Education nationale a, cependant, gelé le recrutement d'office de ces diplômés en raison de l'absence de postes vacants dans leurs spécialités. Les diplômés des ENS sont désormais appelés à enseigner des matières qui se rapprochent de leurs filières dans les collèges ou les écoles primaires. Cette situation est due, selon le ministère, au nombre impressionnant des diplômés des ENS en 2013 qui a amplement dépassé le nombre des postes vacants disponibles dans le cycle secondaire. Le ministère s'est trouvé ainsi contraint de recourir à des mesures dites «palliatives» pour embaucher ces diplômés formés initialement pour enseigner dans le cycle secondaire. L'inspection générale chargée de la pédagogie au MEN avait ainsi donné le feu vert à la direction des ressources humaines du ministère de placer ces diplômés dans des collèges et des écoles primaires en attendant de leur trouver des postes dans le cycle secondaire. Une instruction explicative, portant le numéro 404, avait été adressée en août dernier par l'inspection générale à la direction des ressources humaines.

Cette dernière a saisi, à son tour, les académies pour les informer de «l'application des mesures exceptionnelles concernant les diplômés des Ecoles Normales Supérieures, qui n'ont pas été recrutés en raison de l'absence de postes pédagogiques vacants dans leurs spécialités».

Ces mesures palliatives ont été toutefois mal accueillies par les concernés qui craignent que le provisoire dure. Ces diplômés des ENS sont détenteurs, rappelle-t-on, de contrat d'embauche direct délivré par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.