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La crise du carburant «pollué» s'étend : Les stations-service veulent porter plainte

par Mokhtaria Bensaâd

La crise du carburant s'est propagée à tout l'ouest du pays. Des automobilistes commencent à réagir en déposant des plaintes au niveau de la fédération des consommateurs, et l l'Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants des relais et stations-service (UNIPREST) n'écarte pas le recours à la justice pour les préjudices causés par du carburant pollué. Du côté de Naftal, aucune réaction officielle pour expliquer cette situation qui se complique de jour en jour. Hier encore au niveau des stations-service la tension était à son comble. Jusqu'à hier, aucune amélioration de la situation. La crise se poursuit. La majorité des stations étaient à sec.

Mostaganem, Aïn Témouchent, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Relizane et Tissemsilt ont toutes été approvisionnées à partir d'Oran avec du carburant pollué. La wilaya de Chlef a été la seule à être épargnée du fait qu'elle a été ravitaillée à partir d'Alger. La colère était à son summum, hier, au sein de la corporation des gérants de stations-service. Ces derniers et à travers l'Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants des relais et stations-service à l'ouest ont tenu à dénoncer la circulation de carburant pollué de l'unité de stockage de Naftal à Petit Lac (Oran) jusqu'à hier et ce malgré les dégâts causés par l'injection de ce produit non conforme dans les véhicules. Selon le représentant d'UNIPREST à Oran, le carburant livré provient de l'importation et jusqu'à présent il n'a pas été traité par Naftal. «J'ai reçu deux camions de super et de sans plomb avant-hier que j'ai refusés après avoir eu vent par un confrère que les nouveaux arrivages contiennent du carburant pollué». Pour le représentant de l'UNIPREST, M. Mohamed Boukhari, «cette situation ne peut pas continuer et il est temps d'agir car nous avons subi des préjudices, nous en tant que gérants de stations, et aussi nos clients que nous sommes en train de perdre». La première action de l'UNIPREST sera la tenue d'une réunion la semaine prochaine avec le PDG de Naftal pour exposer le problème et discuter des mesures à prendre concernant les préjudices causés aux propriétaires des gérants de station. L'UNIPREST compte également saisir la Fédération des consommateurs pour s'informer des démarches à entreprendre pour demander dommages et intérêts à Naftal du fait que malgré l'alerte donnée sur le carburant pollué, la société a continué à faire circuler ce produit. «Si toutes ces démarches ne donnent pas de résultats, nous sommes prêts à aller en justice», nous dira M. Boukhari. Quant à la fédération des consommateurs, elle a recensé jusqu'à hier 5 plaintes déposées par des automobilistes dont les pompes à essence ont été grillées après injection de l'essence super dans le réservoir de leur voiture. Sur la procédure à suivre, le président de la Fédération, M. Hariz, explique que «la Fédération devait se rendre à la direction de Naftal à Oran dans l'après-midi (hier) pour avoir des explications sur le carburant pollué, munie des plaintes de citoyens». La Fédération compte demander à Naftal des dommages et intérêts suite aux dégâts causés justifiant les réparations des véhicules endommagés par les factures des plaignants. La direction de l'Energie et des Mines sera également saisie dans cette affaire. Dans le cas où un arrangement à l'amiable ne serait pas possible entre les deux parties, l'association n'écarte pas le recours à la justice.