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La première grève,
dans le secteur de l'Education pour l'année scolaire en cours, est annoncée,
aujourd'hui, dans les lycées. C'est une coordination des professeurs des lycées
techniques (PTLT), peu ou pas du tout connue, car fraîchement créée, qui a
lancé ce mot d'ordre de grève pour protester contre la situation
socioprofessionnelle dans laquelle patauge ce corps spécifique des enseignants
techniques du palier secondaire, «une situation qui demeure entourée de
beaucoup de zones d'ombres», d'un avis largement partagé. Nous avons tenté de
prendre attache avec les représentants des contestataires, mais c'était peine
perdue, car ces derniers ne se sont manifestés, pour l'instant, qu'à travers des
communiqués transmis aux différentes rédactions et annonçant ce mouvement de
débrayage d'une journée, ce mardi 24 septembre. Cependant, selon des
enseignants de la filière technique, la revendication essentielle relève de
leur «intégration, pleine et entière, dans le corps des enseignants du
secondaire (PES)», chose qui n'a pas été prévue par le nouveau statut. «On a
été lésé dans nos droits, car le nouveau statut ne fait pas bénéficier les
enseignants des filières techniques, des mêmes avantages que ceux accordés aux
professeurs d'enseignement secondaire», se sont lamentés les concernés. De leur
côté, les syndicats représentatifs dans ce palier de l'enseignement secondaire,
Cnapest et Snapest, en l'occurrence, semblent surpris par ce mouvement,
d'autant que la revendication soumise, dans ce cas de figure, est portée sur
les plateformes de revendications des uns et des autres.
«Nous allons voir le résultat ou le bilan de cette grève, aujourd'hui», lance M. Boudida Messaoud, porte- parole du Cnapest, sur un air de défi, plutôt de quelqu'un qui présage un échec complet de ce mouvement de contestation. «Sans lui contester le droit d'exister et de faire part de ces revendications, on doit vous assurer qu'on n'a aucun renseignement sur cette coordination des enseignants techniques, dont la plupart sont, du reste, affiliés à notre syndicat», nous a, d'emblée, indiqué, hier, le porte-parole du Cnapest. Ajoutant à ce propos que «la journée de grève, à laquelle a appelé la coordination en question est un test pour ses capacités de mobilisation et de sa représentativité, au sein des enseignants du palier secondaire, puisqu'on parle de paralysie, à travers 3.000 lycées». En tout cas, M. Messaoud Boudida, qui annonce une réunion du conseil national, le 28 septembre, pour décider des actions «musclées» à entreprendre pour dénoncer, entre autres points, l'absence des textes d'application du nouveau statut, ainsi que les «représailles» décidées contre les syndicalistes du Cnapest, à Bouira et Chlef, n'affiche pas moins une méfiance, à peine cachée, vis-à-vis de cette coordination qui semble piétiner ses plates-bandes. Notre interlocuteur évite d'ouvrir la parenthèse du doute, mais son scepticisme est très fort sur les visées réelles de la coordination PTLT, «car les revendications soumises par celle-ci sont, aussi, les nôtres», dira-t-il. Pour sa part, le président du Snapest, M. Méziane Mériane, estime que les enseignants de la filière technique sont, peut-être, mieux placés pour défendre leur droit. Non sans souligner que le problème de ces enseignants réside dans le fait de leur recrutement sur la base de diplômes de techniciens supérieurs ou d'ingénieurs, alors que l'accès au poste de PES exige une licence. En tout cas, il est clair que cette coordination des professeurs des lycées techniques fait figure d'une scission avec les deux syndicats qui ont, jusque-là, porté ses revendications, sans trop de succès, faut-il l'admettre. Reste à savoir quelle sera la réaction de la tutelle face à ce mouvement qui ne repose sur aucun socle syndical ? |
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