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La Syrie a remis,
samedi, dans les temps, la liste et l'emplacement de son arsenal chimique à
l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), conformément à
l'accord russo-amérciain, de la semaine dernière, à Genève. Pour autant, le ton
reste, encore, à la confrontation entre les grandes puissances militaires, dont
la Russie qui reproche aux Etats-Unis de vouloir faire du chantage pour
l'adoption aux Nations unies d'une résolution dure contre le régime de Damas,
ouvrant la voie à des frappes militaires.
Samedi en milieu de journée l'OIAC avait confirmé avoir reçu ?'la liste attendue du gouvernement syrien sur son programme d'armes chimiques». «Le secrétariat technique est en train d'examiner l'information reçue», a ajouté l'organisation. Selon les experts, tout se déroule, actuellement, selon le calendrier établi lors de l'accord de Genève, pour éviter, à la Syrie, une action militaire internationale, menée par Washington, pour punir le régime de Damas. L'arsenal chimique syrien devrait être détruit d'ici à la fin du premier semestre 2014. Mais, cet accord ne met pas un terme au débat sur le démantèlement de l'ensemble de l'arsenal chimique syrien. L'adoption d'une telle résolution de l'ONU, sur ce dossier, achoppe sur l'inscription ou non du texte, sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui prévoit des mesures coercitives, allant des sanctions économiques à l'usage de la force, en cas de non-respect par la Syrie de ses engagements. Et c'est ce que conteste en fait, Moscou, qui a accusé les Occidentaux de faire du chantage à la Russie, en l'obligeant à accepter cette résolution. Hier dimanche, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a, ainsi, mis au grand jour cette divergence, en accusant les Etats-Unis de faire du chantage à la Russie pour qu'elle soutienne cette résolution de l'ONU contre la Syrie, et reproché à l'Occident d'être aveuglé par l'idée d'un changement de régime dans le pays. «Nos partenaires américains commencent à nous faire du chantage: si la Russie ne soutient pas une résolution en vertu du chapitre VII, au Conseil de sécurité de l'ONU, nous arrêterons de travailler à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques», a déclaré M. Lavrov, pour qui l'OIAC est «sur le point de prendre une décision» sur la Syrie, mais le processus est menacé par la «position arrogante de certains partenaires occidentaux». Pour lui, les pays occidentaux, dont les Etats-Unis «ont besoin du Chapitre VII, qui prévoit, en cas de violation des lois internationales, des mesures coercitives, y compris des sanctions et la possibilité de recourir à la force», a-t-il dit. En fait, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne veulent une résolution très ferme, éventuellement sous le Chapitre VII de la Charte des Nations unies. Mais cette démarche est critiquée par la Russie qui la juge contraire à l'accord historique sur le désarmement chimique de la Syrie, obtenu avec son homologue américain John Kerry, à Genève, le 14 septembre. Pour enfoncer le clou et prévenir les Etats-Unis, contre toute velléité guerrière, il a ajouté que Moscou est prête à envoyer des troupes, en Syrie, dans le cadre d'une présence internationale pour sécuriser le travail des experts sur les sites d'armes chimiques. «Nous sommes prêts à affecter nos militaires, la police militaire, pour participer à ces efforts». Pour autant, Moscou est tout aussi capable d'ôter son parapluie, à Damas, si Bachar Al Assad trichait sur son arsenal chimique. Selon le chef de l'administration présidentielle russe, Serguei Ivanov, la Russie pourrait changer de position s'il se rendrait compte que le président Bachar Al-Assad «trichait». «Ce que je dis pour l'instant est théorique et hypothétique, mais si nous avions un jour la certitude qu'Assad trichait, nous pourrions changer notre position», notamment au sujet du chapitre VII, a précisé Sergueï Ivanov. Sur le terrain, les opérations militaires des troupes syriennes continuent avec l'attaque de plusieurs villages, alors qu'à Damas, un obus de mortier tiré par des rebelles s'est abattu, hier, dans le périmètre de l'ambassade de Russie, faisant trois blessés légers, selon une chancellerie et une ONG, dans la capitale syrienne. Le ministère des Affaires étrangères, à Moscou, a indiqué, dans un communiqué, que l'obus avait été tiré par des rebelles, à partir de la banlieue de Mezzeh (ouest de Damas) et que trois employés de l'ambassade ont été blessés, sans que leurs jours ne soient en danger. |
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