Le piratage du
site internet de la télévision publique algé- rienne (ENTV), ce samedi,
probablement par des hackers marocains qui y ont affiché une page réclamant la
paternité marocaine sur le Sahara occidental entre dans cette guerre
cybernétique que se livrent hackers algériens et marocains via la Toile depuis
quelques années déjà. Selon Tewfik Khelladi, le directeur général de l'ENTV,
cité par TSA, la page « marocaine » a été bloquée et « nos informaticiens
travaillent actuellement pour le réactiver le plus vite possible ». Cette
énième attaque cybernétique pose de nouveau le problème de la vulnérabilité des
sites internet des entreprises et administrations algériennes et l'absence
d'une politique de sécurisation, si d'aventure elle existe. Des avis de
spécialistes, rapportés par la presse, affirment qu'il n'existe pas de
programme spécifique à la sécurité informatique en Algérie. En absence de
chiffres fiables sur le phénomène du piratage des sites algériens, faute
d'organisme dédié à cette fin, ils estiment hasardeux de parler de sécurité et
de protection des données sans le développement réel des technologies de
l'information et de la communication (TIC) dans le cadre d'une politique
cohérente et coordonnée entre les différents secteurs. Pour rappel, l'Algérie
est classée parmi les derniers de la liste en matière d'accès aux TIC, mais
aussi en sécurité informatique. Les attaques ciblant les sites internet
d'institutions officielles, d'entreprises privées et de banques se sont
multipliées et des statistiques parues en 2010 dans la presse nationale font
état de près de 3000 cyber attaques contre ces mêmes sites au gré d'événements
politiques ou sécuritaires impliquant Alger et Rabat ou gravitant autour de
leurs relations bilatérales comme le dossier sahraoui. En novembre 2011, des
sites d'institutions gouvernementales et d'établissements financiers algériens,
dont celui de la direction générale des grandes entreprises (DGE) relevant de
la direction générale des impôts (DGI) ont été piratés par des hackers se
présentant comme étant marocains. En réponse à ces attaques, des hackers
algériens ont piraté une dizaine de sites internet marocains dont des
entreprises et des institutions officielles.
En réponse à des
organismes et des médias algériens contre l'affaire du Sahara occidental, des
groupes de hackers marocains ont attaqué à maintes reprises des sites
algériens. En représailles, des groupes de hackers algériens ont piraté un
hébergeur marocain, qui héberge plus de 174 sites marocains, déclenchant, pour
les Marocains, le début d'une guerre cybernétique. Selon la version
électronique de ces derniers, des troupes d'élite de hackers marocains se sont
regroupés sur différents plateformes communautaires : sur facebook et sur leurs
propres réseaux privés de communication pour contrer les attaques des hackers
algériens. Attaques, contre-attaques, la guerre entre hackers n'est pas
seulement une affaire algéro-marocaine mais la Toile est devenue aujourd'hui le
prolongement de différends politiques et même extra-politiques puisqu'en marge
de la rencontre qualificative entre l'Algérie et l'Egypte pour la coupe du
monde 2010, les hackers des deux pays se sont livrés à un véritable règlement
de comptes. Outre les forums, les Egyptiens s'étaient attaqués au site web d'un
journal arabophone dit proche du pouvoir. Des pirates algériens, eux, avaient
hacké le site du ministère de la Défense égyptienne et celui du quotidien
gouvernemental égyptien Al Ahram. Par ailleurs et en réponse à une vidéo qui
circulait sur le web et dans laquelle l'emblème national algérien aurait été
brûlé par des individus se présentant en tant que Syriens de la ville de Homs,
le bastion de la révolte anti-Al Assad, des hackers algériens, connus sous le
nom de «dz mafia», ont piraté le site web de l'Armée syrienne libre. En
représailles à l'arrestation de Hamza Bendelhadj en Thaïlande pour piratage
informatique et détournement de plusieurs millions de dollars dans des banques
américaines, un groupe de jeunes hackers algériens, qui compterait plus de 6
000 membres, a décidé d'attaquer les sites gouvernementaux Thaïlandais.