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Hadj 2013 - Les assurances «sanitaires» de l'Arabie Saoudite

par Moncef Wafi

Les autorités saoudiennes ont voulu se montrer derechef rassurants quant aux bonnes conditions «sanitaires» du prochain hadj. Abdallah al-Rabia, le ministre saoudien de la Santé s'est dit confiant sur le bon déroulement, d'un point de vue sanitaire, du pèlerinage à La Mecque, lors d'une conférence de presse tenue hier. Ces déclarations, attendues du reste, visent principalement à rassurer les pèlerins alors que le Royaume constitue le principal foyer du coronavirus MERS. Selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), rendu public ce jeudi, le virus a tué 58 personnes dans le monde, dont 49 dans la seule Arabie Saoudite où le MERS est apparu pour la première fois l'an passé. En Algérie, où les premiers vols vers les Lieux-Saints ont commencé, le ministère de la Santé a décidé d'octroyer, à chacun des 28.800 pèlerins programmés pour cette année 2013, cinquante masques de protection respiratoire pour se prémunir d'une éventuelle contagion par le MERS. Le ministère précise également dans un communiqué qu'« un guide du pèlerin comportant d'importantes consignes et recommandations sanitaires a été remis aux partants ». Les déclarations rassurantes de M. Al-Rabia sont confortées par les recommandations sanitaires mondiales. Dans une nouvelle étude parue dans la revue The Lancet, les experts se veulent rassurants quant au faible potentiel pandémique de ce virus.

Le nouveau coronavirus, qui toucherait en particulier les hommes âgés souffrant de maladies chroniques, peut provoquer « des troubles respiratoires aigus et sévères accompagnés de fièvre, de toux, d'essoufflement et de difficultés à respirer », explique l'OMS. Et si l'Arabie Saoudite a décidé de ne pas délivrer de visa aux personnes les plus fragiles (personnes âgées, femmes enceintes, enfants et personnes souffrant de maladies chroniques) cette année, l'OMS estime qu'un dépistage particulier aux points d'entrée du pays ou l'application de restrictions aux déplacements n'est pas nécessaire. Après les deux premiers morts enregistrés, l'OMS n'avait pas jugé utile de lancer d'alerte mondiale. Sur le plan médical, si ce virus n'est pas le mortel SRAS, selon le rapport de l'Organisation, il n'en demeure pas moins dangereux quoique différent, en provoquant de « graves lésions rénales ». L'OMS, après une période d'attente et d'investigations a affirmé que ce virus est peu contagieux et qu'il ne peut pas être facilement transmis de personne à personne tout en soulignant également qu'elle ne recommande pas de restrictions aux voyages en Arabie Saoudite notamment sur les Lieux-Saints ou de restrictions au commerce avec ce pays. Ryad joue également sur sa longue expérience dans l'organisation du hadj et son ministre de la Santé de prendre à témoin le pèlerinage du mois du ramadhan où aucun cas de MERS n'a été enregistré et qui « a connu un succès malgré des défis sur le plan sanitaire, comme le coronavirus ». Quelque deux millions de personnes sont attendues cette année pour ce pèlerinage, prévu à la mi-octobre, dont 28.800 Algériens sur les 36.000 hadjis qui représentent le quota annuel de l'Algérie. Une réduction de 20% due aux travaux d'extension portant sur 400 000 m² en cours, notamment au niveau de la Grande mosquée de La Mecque dont le site devrait accueillir 2,2 millions de personnes contre quelque 1,5 million de fidèles. Durant leur séjour religieux, les pèlerins algériens seront encadrés par la mission médicale algérienne composée de 100 praticiens, toutes spécialités confondues et disposant de 11 tonnes de médicaments. La prise en charge sera assurée dans les annexes médicales de la mission dont une centrale et quatre de proximité à La Mecque, une centrale et deux de proximité à Médine et une autre à Djedda, outre deux hôpitaux mobiles.