C'est dans le
salon d'honneur du siège de la wilaya, archicomble pour la circonstance
(plusieurs rangées de fauteuils ont dû y être ajoutées), que la cérémonie
d'adieu et de félicitations du wali Abdelouahab Nouri, nommé ministre de
l'Agriculture et du Développement rural dans le dernier remaniement du
gouvernement, s'est déroulée hier(samedi) en présence des autorités locales
civiles et militaires, de députés et sénateurs, des élus locaux ainsi que des
opérateurs économiques, des membres de la société civile et de la presse
locale. Arborant un costume alpaga bleu marine et accompagné de son (ex)
secrétaire général Fouzi Belhassine, le wali sortant a été accueilli sur le
perron du cabinet par une chorale accompagnée de jeunes filles en chedda
tlemcenienne. A l'instar de «Moulay el Malik » au café le jour des noces, le
ministre s'est prêté à l'avalanche de «boussboussades » des invités formés en
file indienne. Ouvrant le bal verbal en qualité d'animateur, le directeur des
affaires religieuses a mis en exergue les vertus de ce commis de l'Etat. Lui
succédant, le secrétaire général a loué la gestion du wali qu'il a qualifié de
«bâtisseur » en illustrant ses propos avec deux versets coraniques avant de lui
souhaiter plein de succès dans sa nouvelle mission. Invité à prendre la parole,
le wali ministre a pris le soin d'user de vers et de versets pour étoffer son
allocution qu'il a voulu comme une auto évaluation, un bilan introspectif voire
narcissique de son «mandat » qui aura duré plus de 9 ans. A ce titre, il a fait
un flash-back sur les conditions de son affectation en 2004 à la tête cette
wilaya qu'il avait trouvée «quasi sinistrée». L'orateur a évoqué en deux
occasions le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Lors de l'audience
officielle, le chef de l'Etat l'aurait sollicité de faire sortir la Perle du
Maghreb de l'état de sinistrose dans lequel elle végétait. Une année après et
dans un entretien téléphonique depuis Cherm Echeïkh (Sommet arabe), apprenant
que son «envoyé spécial » rencontrait des difficultés auprès du gouvernement,
le président de la République lui donna alors tous les moyens de sa «politique
» de développement de la wilaya. Des youyous fusèrent dans la salle. Sous le
coup de l'émotion, Abdelouahab Nouri ne put contenir ses larmes. A ce moment,
Hadj Ghaffour entonna en chœur un medh «Ya aïn rahma Mohammed? ». La cérémonie
a été clôturée par la remise au wali et au nom des cades de la wilaya d'un
tableau d'honneur, outre un lot de cadeaux consistants (bibelots, appareils
électroniques?). A noter qu'à cette occasion, pas un traître mot à l'adresse de
la presse locale. Par ailleurs, on ignore qui sera le remplaçant du chef de
l'exécutif sortant(on parle du wali de Skikda, Mohammed Bouderbali). En
attendant, c'est le SG précité qui assure l'intérim(ce dernier serait promu in
situ). Dans ce sillage, l'ex-P/APC, Abdennebi Bereksi, chargé de mission auprès
du cabinet, «accompagnerait » le nouveau ministre au n°12, avenue Colonel
Amirouche.