
Après un arrêt de
deux jours (jeudi et vendredi), le tramway a repris hier ses rotations dans un
climat particulier. Travailleurs et passagers ne pouvaient s'empêcher de parler
du décès du jeune Abderrahmane qui a été écrasé sous une rame mercredi dernier,
alors que son compagnon a été blessé à la tête (ce dernier a quitté l'hôpital,
selon des sources médicales). La vie reprend doucement ses droits.
Difficilement pour certains, particulièrement pour les proches du défunt et
pour le conducteur, auteur de l'accident. Profondément choqué par l'accident
tragique, le conducteur, qui a eu une hypoglycémie juste après avoir heurté les
deux jeunes enfants, n'arrive plus à retrouver ses esprits. Un choc terrible
pour le jeune conducteur. On apprendra auprès des habitants de la cité DNC que
ce dernier s'est rendu au domicile du jeune Abderrahmane, en compagnie des
membres de sa famille, d'imams et de responsables de la Setram, pour demander
le pardon, et donner sa version autour des circonstances de l'accident tragique.
Le conducteur était tellement affligé par la mort du jeune Abderrahmane qu'il
se trouve actuellement sous assistance psychologique, affirment ses collègues.
Enfin, il semble que cet accident tragique a pesé pour engager beaucoup de
décisions et d'actions afin de remédier à la situation en général du quartier
qui souffre du manque de plusieurs commodités élémentaires. Les autorités
locales, dans un but évident d'absorber la colère de la population, ont trouvé
une assiette de terrain appartenant à l'université pour la réalisation d'un
CEM, une solution réclamée depuis des années par les habitants. «C'est la
solution radicale au problème de scolarisation des élèves, un CEM dans la cité
éviterait aux enfants de se déplacer assez loin sur des routes dangereuses»,
nous dira le président de l'association du quartier, M. Smaïne. Aussi, des
ralentisseurs ont été réalisés sur la voie rapide, car les risques d'accidents
sur ce tronçon pèsent sur les résidents et les élèves en particulier, contraint
qu'ils sont de le traverser quotidiennement pour prendre le bus et rejoindre
leurs établissements scolaires. Pour sa part, la Setram s'est engagée à
transporter gratuitement les élèves sur ses rames. «La société d'exploitation
du tramway a demandé des photos aux élèves scolarisés au CEM du plateau Belhadj
afin de leur établir des cartes de circulation gratuite entre la station
Khaznadar et Zouaghi», soutient le président de l'association du quartier.
Chose qui ne devrait pas faire oublier les dangers qui guettent encore les piétons
près des rails du tramway. Ce qui recommande une longue campagne de
sensibilisation, en attendant que tout le monde s'habitue à ce nouveau moyen de
locomotion ou train de la ville.