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Près de 48 heures
après le dra-me de Zouaghi à Constantine, la population reste partagée entre
émoi et colère suite au décès du jeune Abderrahmane, âgé d'à peine 15 ans, qui
a été écrasé par une rame du tramway le mercredi dernier aux environs de 16
heures trente minutes, alors que son compagnon s'en est sorti avec des
blessures à la tête. Emus par cet accident tragique, les habitants de la cité
«Ennakhil», plus connue sous le nom «D.N.C.», ont manifesté leur courroux
contre les autorités locales, coupables à leurs yeux de «laxismes», car les
risques et les dangers qui pèsent sur les enfants de la cité sont des
préoccupations majeures des familles de ce quartier, des préoccupations qui ne
datent pas d'hier, justement. Sur une large banderole placée depuis plusieurs
semaines (déjà) en bas de la cité, bien en vue de tous les usagers de la voie
rapide qui longe la cité, on pouvait lire «les habitants sont en colère, la
situation de leur quartier ne les satisfait pas». La route bloquée à deux
reprises, le mercredi dernier en fin d'après-midi et le jeudi suivant
rappellent les mouvements de contestation initiés l'année dernière, et même
celle d'avant, lorsque les résidents de la cité DNC, les jeunes notamment, ont
bloqué la voie rapide qui traversent le bas-côté de leurs habitations,
revendiquant particulièrement le transport scolaire et la réalisation d'un
établissement scolaire du cycle moyen au sein du quartier pour éviter aux
élèves un long et périlleux déplacement vers les CEM situés au plateau Belhadj
et à la cité 1100 logements.
Une solution a été dégagée, difficilement, l'an dernier avec la mise à disposition des élèves d'un transport scolaire, mais la question pertinente de la réalisation d'un CEM reste entière. Donc, c'est un remous de colère et de dépit qui remonte à la surface après le décès tragique du jeune Abderrahmane sur le chemin de l'école, puisque l'accident est survenu à la sortie des classes. Les élèves qui croyaient que la mise en circulation de ce nouveau moyen de locomotion allait leur permettre de rejoindre les établissements scolaires sans passer par le dangereux tracé de la voie du tramway, situé sur le chemin généralement emprunté par les élèves, ni traverser la voie rapide pour prendre le bus de l'autre côté, ont vite déchanté lorsque les contrôleurs de la Setram ont empêché quiconque d'accéder à l'intérieur de la rame sans le ticket de 40 dinars. Les élèves qui échappent parfois aux contrôleurs «sont rattrapés sur le trajet», selon les témoignages des jeunes élèves qui répondaient à nos questions sous le coup de l'émotion. Qui incriminer dans cette situation ? Le chargé de la communication de la Gendarmerie nationale nous a indiqué hier, au-delà des questionnements de fond, que les résultats de l'enquête ne sont pas encore disponibles, car les investigations sont toujours en cours pour déterminer les raisons exactes de ce tragique accident. Mais, en tout état de cause, l'accident tragique, un premier du genre sur les voies du tramway, devrait donner à penser, ici à Constantine, à Oran et à Alger, à toutes les parties de près ou de loin concernées par la sécurité aux abords des rails qui traversent ou qui côtoient généralement une forte densité humaine dans les milieux urbains. |
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