Après la mise en service, lundi dernier (9 septembre) par le ministre des
Travaux publics, du tronçon de l'autoroute Est-Ouest, allant d'El-Meridj à
Zighoud-Youcef, dans le sens aller qui passe par le tunnel n°1 de Djebel
Ouahch, les usagers et les citoyens ont exprimé leur étonnement en constatant
l'interdiction faite aux véhicules poids lourds d'emprunter cette nouvelle
voie. «On ne comprend rien,» nous ont déclaré, hier, des citoyens de la ville,
en arguant du fait que l'autoroute qui contourne leur ville a été justement
construite pour décongestionner la circulation, au centre de Constantine,
laquelle devient inextricable, avec le passage des poids lourds débouchant de
toutes les directions du Sud, de l'Est et de l'Ouest, pour rejoindre le
littoral nord et nord-est. «L'autoroute est, à présent, ouverture à la
circulation, alors pourquoi est-elle interdite aux poids lourds ?», se sont-il
interrogés, à juste titre.
La réponse à leurs interrogations n'a pas tardé à venir de la bouche,
même, du directeur régional de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), M.
Debbah. En effet, ce responsable est intervenu, hier, au bulletin d'information
de la radio régionale de Constantine pour confirmer la mesure prise, en donnant
les raisons de l'interdiction faite aux véhicules poids lourds. Il invoquera,
tour à tour, la sécurité des usagers et le respect des équipements, notamment
la signalisation routière de sécurité mise en place et propre aux ouvrages
constitués de ponts et de tunnels et terminera l'explication en disant que, de
toutes façons, l'interdiction faite à la catégorie des véhicules poids lourds
n'est que provisoire et cessera dès la mise en service du second tronçon,
venant en sens inverse. «L'interdiction aux poids lourds est momentanée car
d'ici trois semaines, après l'ouverture du même tronçon dans le sens
Zighoud-Youcef / El-Meridj, les poids lourds seront autorisés eux aussi, à
circuler sur cette voie principale de 27 km, laquelle a été équipée de toute la
signalisation routière horizontale, indispensable, de jour comme de nuit», a
précisé le directeur régional de l'ANA. Poursuivant l'explication, ce dernier a
assuré que la mesure d'interdiction a été instituée à titre conservatoire et momentané,
dans le seul but d'assurer, durablement, la sécurité des utilisateurs et des
ouvrages. Une commission de wilaya de sécurité a été constituée à cet effet et
elle est composée des représentants de différentes administrations locales,
notamment l'ANA et la Protection civile, et elle va se livrer, durant ces trois
semaines, à l'observation du comportement des usagers pour tirer des
conclusions de leur degré d'adaptation à la circulation, sur la nouvelle voie
et élaborer les mesures sécuritaires à mettre en place. L'autre raison évidente
qui a conduit à la prise de la décision d'interdiction, dans le premier tunnel,
repose sur une préoccupation essentielle qui est également d'ordre sécuritaire
et relative à la protection des ouvrages : on ne peut livrer ces derniers à des
véhicules lourds transportant, parfois, des matières dangereuses ou explosives,
sans mesures de sécurité ; celles-ci devant résulter d'une observation
objective de leur comportement, d'une étude conséquente sur ce comportement
pour élaborer, ensuite, les mesures préventives qui seront prises. «Mais,
répétons-le, a conclu M. Debbah, l'interdiction ne durera pas plus de trois
semaines et les véhicules poids lourds seront autorisés à circuler sur ce
tronçon avec l'ouverture de la circulation dans l'autre sens».