
Les milliers
d'élèves de quelques établissements scolaires du primaire du chef-lieu de la
wilaya, qui ont eu la chance de voir leurs écoles bénéficier chacune de pas
moins d'une quinzaine d'appareils de climatisation destinés à les soulager
durant la période des grandes chaleurs, ont été vite déçus. Pour ne pas jeter
de l'huile sur le feu, nous nous réservons le droit de taire le nom de ces
établissements destinataires de ces appareils flambant neufs et sous emballage
qui sont, hélas, entassés les uns sur les autres et occupent depuis plus de
deux années les fonds de salles de classes inexploitées. Les chefs des
établissements scolaires concernés gardent le silence et, par crainte de
représailles administratives, pointent du doigt la mairie et dénoncent avec
l'énergie du désespoir le laxisme des élus locaux communaux qu'ils n'ont cessé
d'interpeller à travers un paquet de correspondances. C'est à la mairie, nous
confie-t-on du bout des lèvres, que revient la charge, financièrement et
techniquement, de l'installation de ces équipements dans chaque salle de
classe. Des promesses et des engagements ont été donnés par le maire lui-même
aux chefs d'établissements concernés, il y a de cela presque une année mais,
hélas, depuis ce temps-là, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Des appareils
acquis à coups de millions de dinars sonnants et trébuchants ; ce qui prouve
aisément qu'au niveau de la mairie d'El-Bayadh l'on ne s'embarrasse pas de
scrupules pour jeter les deniers de l'état par les fenêtres. Les élus communaux
locaux, plus particulièrement ceux chargés du volet de l'éducation, plus
prompts à sauter sur le premier strapontin lors des cérémonies officielles, en
panne d'idées comme d'habitude, n'osent lever le petit doigt pour installer ces
appareils. L'opération est remise aux calendes grecques à chaque rentrée
scolaire. Mais au fait, est-ce que le premier responsable de la direction de
l'Education de la wilaya est au courant de cette situation des plus comiques
que vivent des milliers d'élèves entassés à plus de quarante cinq individus par
salle, suffocant de chaleur l'été et transis par le froid polaire en hiver ?,
se demandent les parents d'élèves exaspérés par le laisser-aller -des élus
locaux conjugué à celui du responsable de l'Education- qui s'éternise et qui
les laisse de marbre mais ils nous ont promis qu'ils les attendront de pied
ferme au début de la saison froide où l'on enregistre dans cette région des
pointes de moins dix degrés celsius.