
Publiée au Journal Officiel n° 39 du 31 juillet 2013, la nouvelle loi
relative à l'exercice des activités commerciales, complétant et modifiant celle
de 2004, revient sur certains aspects du secteur longtemps pris en otage par
une législation un peu trop large. Ainsi, le législateur a abordé la question
des permanences lors des dates fériées et l'article 8 complétant et modifiant
l'article 22 de la loi de 2014 stipule que toute personne exerçant une activité
commerciale de production, de distribution ou de services, peut fermer pour
congé hebdomadaire, annuel et durant les fêtes légales sans pour autant ne pas
respecter la permanence, précise le texte. Toute personne, exerçant une
activité commerciale de production, de distribution ou de services, peut
procéder à la fermeture de son commerce pour congé hebdomadaire, annuel et
durant les fêtes légales tout en assurant une permanence pour les commerçants
retenus sur une liste fixée au préalable par le wali par voie d'arrêté et après
consultation des associations professionnelles concernées. Une modification de
la loi rendue nécessaire par l'impunité constatée chez certains commerces
pourtant concernés par la permanence puisque à chaque jour férié, et plus
précisément lors des fêtes religieuses, l'Algérien se retrouve en face de
rideaux baissés et d'étals vides. Le lait, la baguette de pain ou les produits
agricoles disparaissent ainsi de la circulation pendant plusieurs jours si
d'aventure la date fériée est prolongée par un long week-end. Et devant une
situation qui n'a que trop perduré malgré les incessants appels de l'Union des
commerçants, l'Etat a fini par durcir sa position en menaçant, dans un premier
temps, d'amendes et de fermetures administratives les commerçants
récalcitrants. Rappelons que le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait
mis en garde, dans un premier temps, les commerçants qui refuseront
d'obtempérer, les menaçant de sanctions « tout d'abord par la fermeture pendant
un mois » avant de prospecter d'autres voies, notamment celles des amendes
pécuniaires à travers l'amendement de la loi 04/08 concernant les pratiques
commerciales. Les nouveaux textes proposent ainsi de nouvelles dispositions
pour organiser le fonctionnement des commerces pendant les fêtes et durant la
période des congés, instituant une amende allant de 30 mille à 200.000 DA aux
contrevenants. Le directeur du commerce de wilaya propose au contrevenant une
amende transactionnelle de 100 000 DA, dont il ne peut bénéficier en cas de
récidive alors que le wali procèdera par arrêté à la fermeture administrative
du local pour une durée d'un mois. Pour ce qui est de l'exercice d'une activité
commerciale avec un extrait de registre du commerce qui n'est plus valide, la
loi prévoit une amende allant de 10 000 DA à 500 000 DA, à laquelle s'ajoute la
fermeture administrative du local sur décision du wali, avant la radiation
prononcée par le juge en cas de non-régularisation dans un délai de 3 mois.
Pour les commerçants n'ayant pas effectué les formalités de dépôt des comptes
sociaux, ils encourent une amende transactionnelle de 100 000 DA, précise le texte.
Par ailleurs, la non-modification des mentions portées sur l'extrait du
registre du commerce, suite à des changements intervenus dans la situation ou
le statut du commerçant, est aussi punie d'une amende de 10 000 DA à 500 000
DA. En cas de non-régularisation de la situation du contrevenant, il sera
procédé à la fermeture administrative puis sa radiation du registre du
commerce. Par ailleurs, cette nouvelle loi introduit la possibilité d'effectuer
l'inscription au registre du commerce par voie électronique qui permet aussi
d'obtenir un extrait du registre du commerce sous format électronique. Elle
exclut, d'un autre côté, l'inscription au registre de commerce ou de l'exercice
des activités commerciales les personnes condamnées et non réhabilitées pour des
crimes et délits liés aux mouvements de capitaux de et vers l'étranger, de
production, de commercialisation des produits falsifiés ou contrefaits destinés
à la consommation. Sont également écartées, les personnes ayant fait
banqueroute, accusées de corruption, de contrefaçon ou atteinte aux droits
d'auteurs et droits voisins, ainsi que de trafic de stupéfiants. Par ailleurs,
les nouveaux textes précisent que les sociétés créées dans le cadre des
dispositifs de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) ne sont pas soumises au
paiement des droits inhérents aux formalités de dépôt légal des comptes
sociaux, durant les trois années qui suivent leur inscription au registre du
commerce.