|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Rétablir l'autorisation d'importation ? Ce serait une
des idées du gouvernement pour brider les importations et réduire l'hémorragie
des devises. A l'évidence, l'objectif politique et économique de contenir les
importations devenu un crédo depuis la LFC 2009 est très loin d'être atteint.
Les chiffres l'attestent ! Paradoxalement, le crédit documentaire sorti comme
arme de «dissuasion» n'a fait que gonfler les transferts de devises.
Techniquement, le rétablissement de l'autorisation des importations peut servir
d'instrument de régulation afin de les limiter à un certain seuil.
Il faudra changer la loi sur le commerce extérieur et en même temps expliquer comment seront délivrées les autorisations d'importation. Avec le risque déjà vécu de voir des privilégiés profiter d'un mode de gestion bureaucratique et régalien. L'Etat algérien peut, bien entendu, rétablir cette licence d'importation dont personne ne garde de bons souvenirs. Car, derrière le «contrôle» qui se mettait en place à travers ce système, des quasi-monopoles privés sur le commerce se sont mis en place. Dans une gestion administrative de l'économie, la tendance, ici comme ailleurs, est que le détenteur du pouvoir de délivrer les «autorisations» n'en fait pas toujours un usage positif. On ne doit pas l'oublier même si les pouvoirs publics peuvent légitimement s'inquiéter d'une facture d'importations de biens et de services qui pourrait, à la fin de l'année, dépasser la somme astronomique de 70 milliards de dollars. Cette tentation du retour vers la «licence d'importation» - qui n'est pas encore tranchée - devrait normalement inciter à ouvrir un débat sérieux sur les politiques économiques du pays. Car, officiellement, cela fait des décennies - pour ne pas dire depuis toujours - que l'on parle de favoriser la production nationale et de la diversifier afin de sortir du statut dangereux d'exportateurs de gaz et de pétrole et d'importateurs de tout et de rien. Pourquoi n'arrive-t-on pas à mettre en place des politiques économiques viables en ce sens ? Est-ce que la nature du système politique algérien n'a pas tendance, derrière un discours de nationalisme économique, à maintenir le pays dans cette posture. Les économistes le disent : en Algérie la seule mise en place de règles claires et respectées est, en soi, une source de croissance. Or, si les investisseurs algériens potentiels ne trouvent pas «intérêt» à aller vers la production, il ne faut pas s'attendre à ce que les étrangers, qu'il y ait la règle du 51/49% ou non, fassent preuve de plus d'entrain. REVENIR A UNE GESTION ETATIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR VIA LE RETABLISSEMENT DE L'AUTORISATION D'IMPORTATION A DES IMPLICATIONS POLITIQUES IMPORTANTES. IL EST FORCEMENT ANTINOMIQUE AVEC LES ACCORDS DE LIBRE-ECHANGE QUI ENGAGENT LE PAYS AVEC L'EUROPE ET LES PAYS ARABES. ON N'EST DONC PAS SEULEMENT DEVANT UN PROBLEME TECHNIQUE MAIS FACE A UN CHOIX DE POLITIQUE A FAIRE. SAUF QUE DANS LA DURABLE ET ANGOISSANTE LETHARGIE NATIONALE, ON SEMBLE ENCORE ATTENDRE UNE AUTORISATION DE FAIRE DE LA POLITIQUE ! UN COMBLE DANS UN PAYS CENSE ALLER VERS UN RENDEZ-VOUS ELECTORAL MAJEUR DANS MOINS DE HUIT MOIS ! |
|