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Triche au bac : Une sanction «indulgente»

par A. Mallem

En visite, hier, à Constantine d'où il a donné le coup d'envoi officiel de la rentrée scolaire 2013/2014, le ministre de l'Education nationale, M. Abdelatif Baba Ahmed, a réaffirmé que le phénomène de la surcharge des classes persistera encore, du moins dans certaines wilayas et certaines régions, comme les zones rurales, et dans les cités nouvellement construites, comme celle d'Ali Mendjeli de Constantine, connaissant encore des déficits en matière d'infrastructures scolaires (écoles, collèges et lycées). Mais, comme il l'a déclaré dans une conférence de presse organisée à l'issue de sa visite, la wilaya de Constantine maîtrise mieux le problème des surcharges dans les classes. Au niveau national, a assuré le ministre, la plupart des classes comprennent entre 33 et 34 élèves et la norme nationale est de 32. Aussi, comme souligné dans une déclaration faite sur les ondes de la radio nationale, le ministre a considéré qu'il faut «déployer des efforts incessants pour réduire ce phénomène de la surcharge et améliorer la qualité de l'enseignement». Notons que dans la même intervention, le ministre a annoncé la réception, cette année, par son département de 462 établissements dont 254 écoles, 99 collèges d'enseignement moyen (CEM) et 109 lycées.

Selon lui, ces nouvelles acquisitions permettront de réduire la surcharge dans les classes. Notons enfin que dans le sillage de sa visite dans la capitale de l'Est, Abdelatif Baba Ahmed a procédé à l'inauguration de 4 nouveaux collèges d'enseignement moyen (CEM), 4 lycées et 7 groupements scolaires, pour la plupart situés à Ali Mendjeli et dans la ville d'El-Khroub. Ce qui a donné encore l'occasion au membre du gouvernement de noter que la wilaya de Constantine enregistre un bond qualitatif dans le domaine de la construction de nouvelles infrastructures scolaires. Au cours de sa conférence de presse, le membre du gouvernement est revenu sur la sanction d'une année infligée aux «tricheurs» au bac durant la session de juin dernier, en considérant que «cette sanction est indulgente». Evoquant la question de l'enseignement de la langue amazighe, M. Baba Ahmed a parlé du manque d'encadreurs dans certaines wilayas et a affirmé que le ministère de l'Education nationale est disposé à les recruter à la carte.

Sur un autre plan, le ministre de l'Education nationale, prenant en compte la célébration hier de la Journée mondiale de lutte contre l'analphabétisme, a lancé aussi, à partir de Constantine, l'opération nationale de lutte contre l'analphabétisme baptisée «Djazaïr douna oummia» (une Algérie sans analphabétisme), opération qui cadre bien avec la préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», ont fait observer les autorités locales.

Pour revenir à la déclaration faite par Baba Ahmed à la radio nationale, signalons que le ministre de l'Education nationale n'a pas été avare en chiffres pour illustrer la nouvelle rentrée scolaire, en affirmant que celle-ci «se déroule dans de meilleures conditions, comparativement à celle de l'année dernière». Il a indiqué à ce sujet que 2.251 écoles ont été dotées de laboratoires informatiques et 770 lycées de laboratoires scientifiques. En matière d'encadrement, le ministre a relevé que 12.500 nouveaux postes budgétaires ont été attribués cette année aux diplômés de l'université et 2.850 à ceux sortant des écoles normales supérieures. Concernant l'encadrement pédagogique, M. Baba Ahmed s'est dit «comblé» au niveau national par le taux d'encadrement dans les lycées qui vient d'atteindre le niveau d'un enseignant pour 17 élèves, ce qui est parfaitement conforme aux normes internationales, a-t-il dit. Néanmoins, le responsable du secteur de l'éducation finira par reconnaître l'existence de déséquilibres d'encadrement au niveau local, et ce compte tenu, a-t-il argué, de l'étendue du territoire national et du départ en retraite d'enseignants ayant atteint l'âge de 60 ans. De même qu'il a signalé un déficit en enseignants dans les langues étrangères, problème qu'il a qualifié de national et au sujet duquel il compte demander une dérogation pour maintenir les enseignants dans certaines filières dans des wilayas où la relève n'est pas assurée. A propos de l'augmentation de la prime de scolarité de 3.000 à 7.000 dinars demandée par les parents d'élèves, le ministre a évité de s'engager dans ce sens, disant simplement que cette prime va profiter cette année à 3 millions d'élèves et que son montant global a été estimé à 9 milliards de dinars.

Abordant le sujet sensible des conflits sociaux dans son département qui a été secoué l'année dernière par de nombreuses grèves et des perturbations, Abdelatif Baba Ahmed indiquera que les portes du dialogue avec les partenaires sociaux restent ouvertes et que des rencontres sont programmées ce mois de septembre avec chaque syndicat pour recenser les doléances qui restent en suspens. S'exprimant aussi sur les problèmes récurrents des programmes et de l'allégement des cartables, le ministre a annoncé qu'une circulaire a été lancée pour alléger le poids du cartable et instaurer un emploi du temps pour permettre de transporter les affaires et les livres utilisés dans une seule journée et que cette mesure sera progressivement généralisée à toutes les écoles d'Algérie, «dans une année ou deux», a-t-il précisé néanmoins.

A la fin de son intervention, le ministre de l'Education nationale dira que plus de 8 millions d'élèves inscrits dans les trois paliers de l'enseignement ont rejoint les bancs de l'école ce dimanche 8 septembre.