Jusqu'à hier, la
situation n'a pas évolué dans le conflit ouvert qui oppose les travailleurs
d'ArcelorMittal Annaba à leur direction. Le conflit social qui a connu son
apogée, le 3 septembre dernier, avec le dépôt de préavis de grève décidé par
l'ensemble des sidérurgistes ne semble pas connaître un final consensuel tant
les deux parties campent sur leurs positions de départ malgré quelques
concessions concédées ici et là. Contacté au téléphone par «Le Quotidien
d'Oran», Nourredine Amouri, le chargé de l'organique au sein du syndicat
d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba, a confirmé cette situation de blocage même
si, comme il le souligne, les portes du dialogue restent toujours ouvertes.
«Pour le moment, rien n'a été signé», faisant référence à l'accord de principe
sur le volet salarial évoqué par la direction et assujetti au fameux pacte de
stabilité sociale qui, lui, est rejeté énergiquement par le syndicat. M. Amouri
explique que ce pacte, apparenté à un véritable plan social avec à la clé la
suppression de 1.400 postes de travail, ainsi que le nouveau règlement
intérieur mis en place ne sont là que pour précipiter le départ des
travailleurs. «C'est un moyen pour une compression indirecte des travailleurs»,
dira-t-il, insistant sur les tentatives de la direction à pousser les gens vers
la sortie. Il ajoutera que le syndicat s'est opposé au recrutement de 50
travailleurs français «importés» du site de Florange. «Un premier contingent
qui en appelle d'autres», affirme notre interlocuteur qui estime que ces
apports ne sont pas forcément indispensables dans certains postes comme celui
de chef de poste. Cette information, connue il y a de cela 20 jours à un mois,
a mis en émoi l'ensemble des travailleurs ainsi que leurs représentants qui,
eux, à travers la mise en place d'organigrammes, cherchent à ce que l'entreprise
recrute quelque 2.000 nouveaux employés. M. Amouri parlera aussi de la décision
prise par la direction, il y a de cela deux ans, de ne plus remplacer les
postes d'emploi libérés dans le cadre des départs volontaires et les départs en
retraite. Il avancera le chiffre de 500 à 600, voire mille postes dans ce cas
précis. Rappelons que la plateforme des revendications salariales et
socioprofessionnelles du syndicat d'entreprise comprend 13 points dont une
augmentation de 30% du salaire de base, du relèvement des primes de panier et
de la femme au foyer ainsi que la réintégration des 11 travailleurs licenciés
par la direction. Cette dernière, qui a rejeté les revendications des
travailleurs, a proposé une augmentation de 7% du salaire de base, à partir de
ce mois, et une autre de 3% à partir de janvier 2014, en contrepartie d'une
production de 300.000 tonnes d'acier liquide durant les cinq prochains mois, à
partir de ce mois de septembre. La direction générale proposera également
l'augmentation de la prime de panier de 50 DA. Quant à l'accord salarial
présenté comme accepté par les deux parties, ses modalités portent sur les
augmentations du salaire de base, qui ont fait l'objet de la première phase de
négociations, et arrêtées à 16%, dont 10% seront distribués à compter du 1er
août 2013. Conditionnant le paiement des 6% restants par la stabilité sociale
du complexe, la direction indique qu'une augmentation du salaire de base de 3%
pourra être appliquée à compter du 1er août 2014, suivie d'une autre de 3% également
à compter du 1er août 2015 et que les augmentations de 2014 et 2015
s'appliqueront sur les salaires de base des années précédentes, respectivement
2013 et 2014. Il est également annoncé le relèvement de l'indemnité de panier
de 250 DA à 350 DA (par jour travaillé), soit une augmentation de 40% de cette
indemnité et que cette revalorisation devient effective à partir du 1er août
2013. Le syndicaliste conclut par la volonté des travailleurs à aller au bout
de leurs revendications et donne rendez-vous pour le 11 septembre prochain si
rien ne sera fait entre-temps.