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Le préavis déposé hier : Grève générale, le 11 septembre, au complexe d'El-Hadjar

par El-Houari Dilmi

Le syndicat du complexe d'El-Hadjar a finalement tranché en décidant du dépôt, hier, d'un préavis de grève de huit jours, a indiqué au «Le Quotidien d'Oran», le secrétaire général du syndicat, M. Kechichi Daoud.

Selon ce dernier, joint par téléphone, «les négociations, qui durent depuis plus de deux mois, malgré la médiation de l'inspection régionale du Travail, n'ont, malheureusement, pas abouti, d'où la décision de déposer le préavis de grève, pour déclencher le débrayage, dès le 11 septembre prochain» a-t-il indiqué.

Les deux protagonistes de ce conflit désormais ouvert, même s'ils laissent la porte ouverte à un éventuel accord, avant l'expiration du préavis de grève, sont engagés dans un dialogue de sourds, depuis plus de deux mois, campant sur leurs positions respectives.

Pour rappel, les travailleurs du complexe d'El Hadjar maintiennent toujours leur revendication-leitmotiv, à savoir une augmentation à hauteur de 30% du salaire de base des 5.400 sidérurgistes. Proposition à laquelle la direction générale d'Arcelor Mittal-Annaba, oppose une situation économique et financière très difficile dans laquelle se débat l'entreprise, depuis de nombreuses années. Dans un message adressé, la semaine dernière, aux travailleurs du complexe, la direction générale d'Arcelor Mittal-Annaba avait indiqué que depuis 2008 l'entreprise «traverse une période difficile, qui ne lui permet pas d'assurer les salaires et le paiement de ses fournisseurs de matières et de prestations». Elle souligne, dans ce même message, que le partenaire social «conditionne la signature d'un pacte de stabilité sociale par l'octroi d'une augmentation de salaire, alors que, selon elle, c'est le plan industriel discuté entre Sider et Arcelor Mittal qui permettra de sauver le complexe et les emplois».

Le 14 août dernier, Daoud Kechichi, secrétaire général du syndicat du complexe, a menacé de recourir à une grève si la direction générale ne procéderait pas à une augmentation de 30% du salaire de base des 5.400 travailleurs qu'emploie le complexe sidérurgique. Le syndicat du complexe d'El Hadjar, détenu à 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie Arcelor Mittal et à 30% par le groupe public Sider, a également revendiqué la hausse de la prime du panier et celle de la femme au foyer. Les revendications des travailleurs d'El Hadjar ont, partiellement, trouvé écho auprès de la direction du complexe qui a, seulement, accepté une augmentation du salaire de base de 7% à partir du premier août 2013, une hausse qui sera suivie d'une «deuxième augmentation de 3% applicable au 1er janvier 2014 et conditionnée par l'objectif d'atteindre une production de 300.000 tonnes d'acier liquide sur les 5 prochains mois». La direction générale a, également, promis de modifier le système de prime de rendement en la portant à 20% du salaire de base et d'augmenter la prime de panier de 250 DA à 300 DA, soit 20% de plus, selon le même document. Rappelant l'évolution salariale au sein du complexe, la direction générale a indiqué que le salaire moyen entre 2002 et 2013 a été «augmenté en moyenne de 12% par an». Elle ajoute que la part des salaires dans la tonne d'acier produite est de 23% à Arcelor Mittal-Annaba, «soit 3 fois plus que la moyenne de la concurrence alors que la productivité est de 90 tonnes d'acier liquide produite par agent annuellement contre 1.000 tonnes chez la concurrence» souligne, dans son message, la DG du géant de l'acier. «Ces données illustrent parfaitement l'effort continu de l'entreprise envers ses salariés, malgré les faibles niveaux de productivité et le contexte économique difficile», se défend, par ailleurs, l'administration. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar emploie actuellement 5.400 salariés, avec une capacité de production annuelle de 2 millions de tonnes d'acier liquide.