C'est à la faveur
de la manifestation culturelle mondiale de 2011 que les services techniques de
l'APC de Tlemcen (chef-lieu) avaient entrepris une opération de démolition de
toute «excroissance» urbanistique (salubrité publique ?) qui pourrait altérer l'intégrité
du patrimoine matériel de la cité des Zianides et donner ainsi une mauvaise
image de (à) l'environnement historique de la capitale de la culture islamique.
Les toilettes publiques situées en face de l'hôtel Maghreb (toujours en
«chantier» depuis l'attentat à la bombe de 1994) et plus exactement collées à
la muraille(nord) du Mechouar furent littéralement rasées par le bulldozer qui
épargna le poste transformateur voisin. Il faut savoir que cette vespasienne
fut construite au temps de la colonisation pour, dit-on, dévaloriser ce site
historique. A ce propos, l'on raconte qu'un notable de la ville, ayant eu vent
d'un projet de construction d'urinoirs sur la place de la mairie, juste en face
de la grande Mosquée, protesta auprès du commandant de la Place : «On n'a pas
encore vu une vespasienne devant votre église». Nonobstant ce, les autorités de
l'époque ont dû réfléchir à une substitution machiavélique en bâtissant ces
cabinets d'aisance juste en face du musée de la ville (mosquée Sidi Bellahcène
désaffectée) sur la place d'Alger. A noter que pour des raisons de rentabilité,
les WC réservés en principe aux femmes sont «squattés» par les mâles de
passage, avec l'accord tacite du préposé. Par ailleurs, l'on se rappelle le
tollé citoyen qu'avait provoqué en 2007 l'ubuesque placard publicitaire
«Tlemcen, ville d'art et d'histoire» installé au dessus de ces WC(ceux du
Mechouar) par l'APC qui dut l'enlever. Au sujet des toilettes publiques
disponibles au niveau du chef-lieu, leur nombre est relativement dérisoire,
soit six(payants en majorité) : la vespasienne du musée(Blass), les WC du
marché couvert, les cabinets d'aisance du grand Bassin, les blocs sanitaires de
la gare routière de la Metchkana et les latrines dites «n'qayèr» de Djamaâ
el-Kebir(rue de la Paix) en face de derb Sidi Saâd (les petites mosquées de
quartier en sont dépourvues)ainsi que les toilettes du parc d'attraction de
Lalla Setti.
A noter qu'un
urinoir datant de l'époque coloniale, situé à Bab Sidi Boumediene, à côté des
BMC, fut détruit, ainsi qu'une pissotière qui se trouvait à Bab el-Djiad au
lieudit «Blass el-Kar». Des WC aménagés sur la place commerçante de Souk
el-Ghzel seront fermés. Il faut savoir que les deux fast-foods
jumeaux(spécialité poissons frits) situés en bas du marché couvert tenues au
départ par Nini et Hamid (Bessaâd) étaient à l'origine des vespasiennes? Au vu
de ce déficit patent en la matière, les autorités municipales devraient
investir dans ce créneau (sanitaires mobiles) à travers l'emploi des jeunes.
D'autant que la plupart des débits de boissons, cafétérias notamment, ne
respectent pas le cahier des charges exigeant de mettre des toilettes, de
surcroît propres, à la disposition du client et accessoirement au profit des
passants. Dans ce sillage, le président de l'ASPEWIT, M. Morsli Bouayed, ne
manquera pas lors d'une émission radio, de signaler un phénomène nouveau
nuisant à l'environnement, à savoir la prolifération de bouteilles en plastique
«gorgées» d'urine, jetées par terre par incivisme. A ce propos, et à titre
indicatif, le portail des ex-Galeries algériennes de la place
Kairouan(centre-), mitoyen avec l'agence d'Air Algérie ainsi que les allées
menant aux bureaux de La Voix de l'Oranie et El Moudjahid, entre autres,
deviennent à la faveur de la nuit, des pissotières de fortune, plutôt de
secours. Abstraction faite de la nuisance olfactive(odeur d'urine), ce geste
s'apparente à un outrage à la pudeur. Devant cette absence de commodité
publique, certaines femmes, diabétiques ou simplement avec la vessie pleine,
n'hésitent pas à frapper, avec toute la gêne que l'on peut imaginer, à la porte
des maisons pour solliciter ce «service» naturel.