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Sept poids lourds
et dix véhicules légers y ont chuté. Vingt personnes y sont mortes en dix ans.
Une terrible malédiction frappe, à vrai dire, le pont de Hajret El Gatt,
ex-Pierre du chat (Fatmi Larbi), qui traverse l'oued «Tafna» à environ 6
kilomètres au nord de la ville de Remchi (20 kilomètres de Tlemcen), et la
série noire des accidents pourrait bien encore durer. Dès sa construction dans
les années 80, le mauvais sort s'est acharné sur cet ouvrage riveté d'acier, de
300 mètres de long et de 40 mètres de haut. Tout juste après sa mise en
service, pas moins de 5 véhicules sont tombés du haut de ce pont dans la
«Tafna» en crue. Des dizaines de personnes sont mortes ou blessées dans des
chutes terribles du haut de ce pont. Selon un technicien de la direction des
travaux publics de Tlemcen, toutes les rambardes montées sur cette structure
métallique ont été heurtées par des véhicules lors de nombreux accidents. En
septembre et novembre 2012, deux véhicules coup sur coup ont été victimes du
maléfice. Le premier, une voiture de marque Renault Clio papillon (Faracha) qui
se dirigeait vers Oran a percuté la rambarde avant de chuter du haut du pont
dans l'oued en crue. A l'intérieur du véhicule trois hommes âgés respectivement
de 23, 25 et 59 ans. Tous les trois sont morts. Moins d'un mois et demi plus
tard, au même endroit, 5 corps (deux hommes, deux femmes et un enfant) ont été
découverts par les éléments de la Protection civile dans un véhicule emporté
par les crues furieuses d'oued «Tafna», après sa chute vertigineuse du haut de
ce pont. La voiture a été retrouvée, après la décrue, avec à son bord les 5
victimes. Décembre 2012, une Renault 407 a effectué un vol plané par dessus le
pont et s'est écrasée dans les broussailles, des dizaines de mètres plus bas.
Ejectés du véhicule, trois gendarmes sont morts et un quatrième a été
grièvement blessé. Juin 2013, un camion a chuté de ce pont, faisant un mort et
deux blessés graves. L'accident s'est produit à la suite d'une collision entre
deux semi-remorques dont l'un tentait de doubler. Suite au dérapage de l'un des
deux poids lourds et sa chute du haut du pont, une personne est morte sur le
coup? Troublant ! Pas plus que dans la journée d'hier, le pire a été évité de
justesse lorsqu'un camion a heurté l'arrière d'une voiture sortant de ce pont.
Le conducteur et ses trois enfants ont été choqués par la violence de la
collision mais personne n'a été blessé. La raison de la collision à la sortie
du pont reste encore floue. Sans compter les autres accidents très nombreux que
connaît le pont chaque année?
Combien de vies humaines fauchées sur ce pont ? Personne ne saurait le dire. Mais, curieusement et au mépris de la sécurité des usagers, les responsables de la DTP de Tlemcen n'ont rien entrepris à cet effet. Les seuls travaux effectués sur le pont ont consisté à passer et repasser des couches de peinture sur les rambardes. Et en cas d'accident, on s'empresse de les redresser, hâtivement évidemment ! Pour le reste, nous n'en savons rien». C'est ce que nous a confié un ancien fonctionnaire de la DTP. Or, quand ce pont a été construit, on n'a pas forcément tenu compte de l'évolution exponentielle de la densité de la circulation. Face à cet étrange phénomène, certains tentent de rationaliser : la chaussée de roulement du pont serait mal conçue et glissante, le pont est très étroit. La signalisation est insuffisante (une limitation de vitesse doit être imposée à cet endroit). De nombreux citoyens se posent des questions sur les drames survenus à cet endroit, qui semble, de plus en plus acquérir une «mauvaise réputation» et fait peur aux automobilistes qui doivent passer sur ce pont à l'«emplacement hanté» notamment lors des fortes averses de l'hiver qui occasionnent d'importantes crues de la «Tafna». «Si l'on veut éviter d'autres drames sur cette infrastructure routière à risques, une expertise visuelle et détaillée doit être envisagée. Il faut répertorier toutes les anomalies et dégradations à risques enregistrées au niveau de ce pont», nous dira un ingénieur de la DTP de Tlemcen. Il est donc temps de renforcer les rambardes par des barres de fer de meilleure qualité, de façon à ce qu'elles constituent de véritables barrières surélevées de part et d'autre du pont. Il faut en outre, imposer un système de circulation à sens unique permanent au niveau de ce pont, tout en installant, tant à l'entrée qu'à la sortie de l'ouvrage, des ralentisseurs. En définitive, c'est bien d'inaugurer de nouvelles routes, mais c'est encore mieux de sécuriser celles qui existent, celles à grande fréquentation qui contiennent des ponts dangereux comme celui de Hadjret El Gatt qui, de nos jours, semble garder une mauvaise réputation celle d'être «maudit et hanté». |
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