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Manque d'encadrement, surcharge et départ massif à la retraite : Les enseignants appréhendent la rentrée scolaire

par Sofiane M.

Les enseignants vont reprendre, à partir d'aujourd'hui, le chemin de l'école, en attendant la rentrée scolaire des élèves qui aura lieu, cette année, le 8 septembre en cours. Nombre d'enseignants, que nous avons interrogés, redoutent cette nouvelle rentrée des classes.

Les appréhensions du personnel enseignant semblent justifiées par de nombreux facteurs. Il y a, tout d'abord, le manque d'encadrement administratif dans les établissements scolaires à l'exemple du cycle secondaire où le déficit en proviseurs, censeurs et surveillants généraux est ressenti depuis deux ans. Il y a, ensuite, le départ massif, à la retraite, du personnel pédagogique et administratif stimulé par la dernière instruction du Premier ministre, ainsi que la surcharge des classes, essentiellement, dans le cycle secondaire, en raison des résultats décevants de la dernière session du baccalauréat 2013 et la décision du ministère de tutelle de réintégrer des centaines d'élèves exclus. «Cette rentrée scolaire s'annonce difficile. Les contraintes rencontrées, durant l'année scolaire dernière, n'ont pas été résolues. Bien au contraire, nous nous attendons à ce que les choses empirent. Dans le secondaire, le problème de la surcharge des classes, enregistré dans la première année, va se déplacer à la deuxième année, alors que dans les classes terminales nous nous attendons à un raz-de-marée à cause des faibles résultats de la dernière session du baccalauréat et la réintégration des élèves exclus. Il y a aussi le problème des retards dans la réception des nouveaux établissements scolaires. L'année scolaire 2012/2013, nous avions un retard dans la réception de 16 lycées, une année après, seulement 6 d'entre eux seront livrés pour cette rentrée des classes. Concernant le manque d'encadrement administratif dans les lycées et en particulier pour les postes de proviseurs, censeurs et surveillants généraux, rien n'a été entrepris par la tutelle pour absorber ce déficit. Plus inquiétant, les départs massifs à la retraire devront s'accélérer avec la mise en application de la dernière instruction du Premier ministre concernant le départ à la retraite à 60 ans. L'année scolaire précédente, nous avions un déficit de 10 proviseurs, à travers les 62 lycées opérationnels dans la wilaya, alors que pour cette année ce nombre risque, sûrement, de progresser», affirme le coordinateur régional du Snapest. Dans le cycle moyen, la situation n'est pas meilleure. Le personnel enseignant a accueilli, avec crainte, la révision à la hausse du volume horaire de la 4ème année moyen. «Des nouvelles séances de TP et TD seront assurées, à partir de cette année, pour les classes de 4ème année du moyen. La tutelle avait promis d'alléger les programmes, mais finalement, nous avons été surpris par cette décision de revoir à la hausse le volume horaire», affirme cet enseignant du moyen, qui nous a confié sa décision de se décharger de l'encadrement de la 4ème année moyenne.

Il est à rappeler que le secteur de l'Education nationale sera renforcé, cette année, par la réception de 22 établissements scolaires : 6 lycées, 4 collèges et 12 écoles primaires. Une quarantaine d'écoles primaires ont bénéficié, cette année scolaire, de travaux de réhabilitation, précise-t-on.