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La désignation le
29 août dernier d'un nouveau secrétaire général du FLN, en l'occurrence M. Amar
Saïdani, n'a pas permis de dissiper le flou artistique qui enveloppe encore les
structures du parti.
Les députés du FLN iront aujourd'hui à l'ouverture de la session d'automne du Parlement «sans savoir sur quel pied danser», comme nous l'ont avoué hier plusieurs d'entre eux. Même si M. Amar Saïdani a tout de suite annoncé après son plébiscite que le groupe parlementaire du FLN sera renouvelé après l'ouverture de la session d'automne «à travers des élections transparentes et intègres», les députés subissent les contrecoups des rebondissements qui secouent leur parti. «Certes, nous dira-t-on, nous allons assister à l'ouverture de la session d'automne avec le même chef de groupe parlementaire, M. Khaoua, mais pour dire de quoi sera fait l'avenir, c'est difficile à pronostiquer». Tout semble, donc, inscrit sur le registre du report. Les membres du bureau politique ne seront pas connus de sitôt, la désignation les concernant ayant été reportée pour cause de «concertation profonde», ainsi que le groupe parlementaire, dont les élections ont été reportées pour un autre vague rendez-vous, ce n'est ni plus ni moins qu'un état des lieux «très hasardeux». Avec 208 députés, plus quelques députés «déserteurs» (une dizaine) d'autres partis microscopiques qui ont rejoint ses rangs, le parti de la majorité absolu n'a pas trouvé toutes ses marques. Trop de charges lui courbent l'échine. Le FLN est à la recherche d'une «potion magique», comme celle qu'il a trouvée en 2004, pour ressouder ses rangs disloqués par une lutte où le dernier mot n'est pas encore dit. Les opposants maintiennent le cap, la procédure judiciaire engagée par Belayat et son équipe ou ceux qui partagent son point de vue est en cours, et l'on semble nourrir un espoir de remporter cette bataille judiciaire et annuler la session du 29 août et tous les résultats qui en ont découlé. Le trio ministériel, MM. Tou, Harraoubia et Ziari, lâché par le quatrième ministre, M. Tayeb Louh, désigné comme l'imminence grise du coup de force judirico-administratif, ne veulent pas apporter leur caution à la session d'El Aurassi. L'énigme du «quarteron» ministériel, amputé d'un membre de l'équipe qui a fait ensemble un long chemin, est révélatrice d'un code de discipline quelque part «brisé». Car, il a été signifié au trio ministériel de joindre leur voix aux 2/3 des membres du CC présent le 29 août dernier à l'Aurassi, mais ils n'ont rien voulu entendre. Une intransigeance significative quant au «doute» persistant au sein du système politique qui a imposé sa logique. En tout cas, un travail de géant attend le nouveau secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Amar Saïdani, qui a pris hier ses fonctions au siège du parti à Hydra (Alger), où il a rencontré à cette occasion des cadres et des députés du parti au Parlement ainsi que des membres du Comité central (CC). Mais, pour l'instant, «personne n'a connaissance de son agenda», nous ont avoué hier des parlementaires. La priorité semble pencher vers «la recherche d'un rassemblement des ailes» autour de la même idée, mais l'enjeu du proche rendez-vous de la présidentielle n'est pas pour arranger une telle perspective. Le ton apaisant, voire réconciliant, de M. Amar Saïdani à l'égard des Belayat, Goudjil et Abada? n'a pas porté ses fruits, ni infléchi la position de ces derniers. Hier, donc, lors de sa rencontre avec des cadres du parti, M. Saïdani maintient le même discours, indiquant qu'il engagera «des concertations avec toutes les parties en vue de choisir un bureau politique avec qui il travaillera durant cette étape». Non sans préciser que le CC déposera dans un délai «d'un mois», auprès du ministère de l'Intérieur, les documents relatifs au déroulement de sa réunion. A une question sur le conflit qu'a connu le parti récemment notamment pour ce qui est de la tenue de la réunion du CC, M. Saïdani a noté que «ce dossier est clos», ajoutant que «la présence de la majorité des membres du CC a mis fin à tous les problèmes, cette instance étant souveraine». Plus loin encore, il présagera d'un verdict de la justice qui «ne prononcera pas de décisions contraires à celles prises par la direction du parti», affirme-t-il. Il a rappelé à cet effet que le Conseil d'Etat avait soumis l'affaire au tribunal administratif pour trancher la question du recours introduit par ceux qui se sont opposés à la réunion du CC. Il a également rappelé que le tribunal a validé la tenue, un jour après, de la réunion vu l'urgence de la question. Plaidant pour la réconciliation, il a écarté d'éventuelles sanctions contre les membres du bureau politique et du Comité central qui n'ont pas assisté à la réunion. «Nous n'envisageons pas de sanctions, nous sommes pour le dialogue», a-t-il lancé. Pourtant, des informations concordantes circulent à propos d'un imminent remaniement ministériel? qui pourrait obéir au caractère des «primes et sanctions» à distribuer dans le sillage de la session du CC du 29 août dernier. |
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