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Il n'est un secret
pour personne que les investisseurs turcs s'intéressent et de près au secteur
du textile algérien surtout depuis l'adoption par le Conseil des participations
de l'Etat, en mars 2011, de mesures d'assainissement et de renforcement des
entreprises du secteur.
Considérée comme une priorité turque, l'Algérie est au cœur d'une offensive économique d'Ankara dont le point culminant reste la visite en juin dernier, à l'Algérie, de Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc alors en plein tourmente interne. Au menu de sa visite algérienne, un forum d'affaires algéro-turc avec la participation de quelque 200 entreprises turques spécialisées dans le BTPH, l'énergie, l'agroalimentaire ou encore les produits chimiques et les machines et équipements seront présents au même titre que le textile présenté par les Turcs comme un secteur dynamique en pleine mutation technologique qui présente de nombreuses opportunités de partenariat. Dans cette continuité, une délégation d'hommes d'affaires du secteur textile turc sera à Alger du 4 au 7 septembre pour participer à la manifestation Mod Tex Style qui se déroulera au pavillon de la Safex aux Pins-Maritimes. Cette délégation, composée de 50 sociétés turques du secteur du textile spécialisées notamment dans les sous-vêtements, les vêtements de sport, le prêt-à-porter, les chaussures, les matières premières, les tissus ainsi que le matériel et les fournitures pour les ateliers de textile. Rappelons que des accords de partenariat ont été signés début mai dans l'industrie du textile et du cuir avec la création de deux complexes textiles, l'un dans la wilaya de Bejaia et l'autre à Relizane, qui travailleront en coordination avec 54 entreprises publiques pour la production de textiles et la confection de vêtements. Ces accords prévoient la création de près de 10.000 postes de travail ainsi que l'exportation de 60% de la production. En 2012, la Chambre de Commerce d'Istanbul avait déjà organisé une mission économique textile à Alger avec la participation d'une cinquantaine d'entreprises. Actuellement, les produits textiles turcs en circulation dans les marchés algériens proviennent du circuit de l'informel avec les « beznassias » qui ont leurs entrées à Istanbul, entre autres, ramenant dans leurs bagages toute une panoplie d'articles vestimentaires pour tous les goûts et toutes les bourses. Généralement issus de la gent féminine, ces beznassias travaillent souvent sur commande. Pour la quantité, elles font souvent affaire avec des magasins de Choupôt, à Oran par exemple ; sinon, pour les produits de qualité, ce sont plutôt des clientes qui ont recours à leurs services. Le gain peut varier de 500 DA pour un article enfant à 1000 voire 2000 pour des pulls, des liquettes, des robes d'intérieur ou des sorties de bain pour femmes. Parmi les articles les plus prisés chez ces dernières, les pyjamas ou encore les sous-vêtements. En septembre 2011, et répondant à une question orale du député Lezhar Bouzid, lors d'une séance plénière au Sénat, le ministre de l'Industrie, de la petite et moyenne Entreprise, et de la Promotion de l'Investissement, a affirmé que le gouvernement tend à rationaliser et renforcer les potentialités actuelles du secteur du textile dans le marché national et l'acquisition, à long terme, de parts au niveau international. Un objectif ambitieux qui se veut fruit de la politique adoptée par les autorités publiques visant à relancer l'investissement productif dans les secteurs des ressources, d'une part, et les secteurs créateurs d'emplois d'autre part, à travers des mesures d'assainissement et de renforcement des entreprises du secteur du textile. Dans le cadre de ce plan, avait indiqué le ministre, le secteur a bénéficié d'un assainissement financier estimé à 62 milliards de DA permettant ainsi la couverture du déficit bancaire, estimé à 57 milliards de DA, et les dettes à l'investissement, estimées à 5 milliards de DA. Ces mesures d'assainissement devraient être renforcées par la transformation des entreprises publiques économiques de textile en deux grandes entreprises. L'entreprise publique économique par actions regroupant 7 entreprises dont le capital est détenu à 60 % par l'entreprise des chaussures et d'habillement relevant du ministère de la Défense et à 40 % par la société de gestion des participations des industries de transformation. Cette entreprise produira les tenues des établissements militaires et autres corps constitués. La deuxième entreprise comprend 16 autres sociétés relevant de la société de gestion des participations des industries de transformation dont la production sera consacrée aux besoins de la société. Pour rappel, le secteur du textile regroupe 23 entreprises relevant du groupe des industries textiles qui comprend cinq filières, le coton, la laine, la soie et les tissus industriels. Le chiffre d'affaires du secteur, qui emploie 8141 travailleurs, est estimé, quant à lui, à 10 milliards de DA. |
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