Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Plus de 100
immigrants africains, qui squattaient le boulevard longeant la gare routière de
Yaghmoracen, ont été transférés, en fin de semaine, vers le camp d'Adrar,
a-t-on appris de sources concordantes. Précisément, 105 personnes originaires
des pays subsahariens ont été conduites vers le Sud, à bord de trois autocars,
dans la nuit du mercredi à jeudi, lors d'une opération organisée par la commune
d'Oran en coordination avec la direction des Affaires sociales (DAS). L'action,
à laquelle a pris part le Croissant-Rouge algérien (CRA), qui a mis à
contribution un nombre d'accompagnateurs, s'est déroulée dans un calme total,
pas le moindre acte de «résistance» n'ayant été déploré du côté des familles
subsahariennes qui ont fait montre d'obéissance. Le rôle «axial» joué dans la
bonne diligence de cette opération, assez délicate -il faut bien le dire-, par
le directeur du secteur urbain El-Othmania, Farid Senouci, fraîchement installé
dans ce poste, a été souligné par plus d'un. C'est, d'ailleurs, lui qui est à
l'origine de cette démarche, puisqu'il a pris toutes ses responsabilités pour
éradiquer ce point noir, une plaie ouverte en plein cœur de la ville et qui ne
cessait de s'élargir de jour en jour, faute d'une réaction ferme et prompte, du
côté institutionnel. Les 105 immigrants reconduits, composés de 29 femmes, 65
enfants dont la plupart en bas âge, et de 11 hommes, ont été embarqués à bord
de trois autocars privés, qui ont pris la route ensemble aux alentours de
minuit. A noter que les frais du transport ont été assurés par l'APC d'Oran.
Malgré les différentes opérations de ramassage initiées par les services concernés pour l'évacuation des Subsahariens vers les régions frontalières, le flux migratoire qui déverse sur Oran, en particulier, parvient toujours à reprendre. Le phénomène a le vent en poupe, guerre et famine au Mali -principalement- aidant. Pendant des mois, des dizaines de femmes accompagnées de leurs enfants en bas âge, en majorité, ont squatté le trottoir longeant le mur de clôture de la gare routière de Yaghmoracen. Auparavant, les services de la wilaya d'Oran avaient, rappelons-le, retenu un camp d'accueil devant les abriter, mais cette démarche n'avait pas fait long feu, puisque les Subsahariens ont vite déserté ce lieu et réinvesti à nouveau les différents quartiers. Il y a lieu de rappeler que l'Algérie avait «rectifié» son approche vis-à-vis de ce phénomène migratoire, en décidant, fin 2012, de ne plus refouler les immigrants clandestins venus d'Afrique subsaharienne. «Pour des raisons humanitaires, l'Algérie a pris la décision de ne pas refouler ces immigrants vers leurs pays d'origine», avait indiqué le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, expliquant qu'«on mettrait leur vie en danger en procédant à leur expulsion». La vague d'immigration clandestine vers l'Algérie enregistrée ces derniers mois diffère complètement de celle à laquelle était confronté le pays dans un passé récent. L'Algérie constituait jusque-là un pays de transit pour les Africains désirant gagner l'Europe. «Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ces Africains fuient la mort», avait souligné Ould Kablia, annonçant l'instauration d'un plan d'action gouvernemental pour contrôler et gérer ce flux d'immigrants clandestins africains, venus essentiellement du Mali, du Niger ou encore de Libye et dont le nombre était alors estimé à 25.000 personnes. |
|