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Energie atomique : Sit-in d'ingénieurs et techniciens supérieurs du CRNB

par M. Aziza

« Rendez-nous nos droits acquis et rendez-nous notre dignité de travailleur ! On assure tout de même le soutien à la recherche dans le domaine du nucléaire en Algérie !», tel est le message qu'ont voulu transmettre les ingénieurs de laboratoire et les techniciens supérieurs du Centre de recherche nucléaire de Beriane (CRNB) à Aïn Ouassara, lors d'un sit-in tenu hier, à l'entrée principale du Commissariat national à l'énergie atomique, le COMENA à Alger.

Une quarantaine d'ingénieurs de laboratoire et de techniciens supérieurs du Centre de recherche nucléaire de Beriane ont parcouru 200 km pour se rendre à Alger, pour réclamer « le recouvrement de leurs droits acquis » notamment en ce qui concerne les salaires et les catégories. Ils revendiquent en outre, une régularisation et une ouverture des promotions bloquées depuis 2005, la bonification de l'avancement horizontal, l'indemnité spécifique au poste liée à la zone, la prime de documentation et la prime de risque.

Notons que ces travailleurs ne sont pas à leur premier sit-in. Ils protestent depuis déjà deux mois (depuis le 11 avril dernier) et ce, à travers des sit-in quotidiens de 2 heures au sein du CRN de Beriane « tout en assurant le service minimum » ont-il fait savoir.

Les contestataires ont souligné qu'ils ont également observé en date du 21 mai dernier un sit-in devant le siège du COMENA, ce qui a poussé les responsables du commissariat à tenir une réunion autour de la plate-forme de revendication. Mais, cette réunion, selon les protestataires, n'a abouti à aucun point positif. « Aucun apaisement », ont-ils martelé. Les protestataires disent avoir été déçus de la réponse de la tutelle qui a été déclarée « incapable et qu'elle n'est pas habilitée à satisfaire leurs doléances », en reconnaissant qu'elles sont légitimes. Pis, la tutelle, selon les protestataires, leur a proposé comme alternative le recours à un arbitrage extérieur (ministère de l'Energie et des Mines) ou bien le recours à la justice. Les ingénieurs et les techniciens supérieurs du CNRB ont qualifié cette réponse «de mauvais goût» en s'interrogeant « depuis quand les revendications socioprofessionnelles se solutionnent ou se traitent au niveau de la justice ? »

Les protestataires ont lancé, hier, un appel solennel au 1er ministre Abdelmalek Sellal, sollicitant son intervention pour « des employés garants de la sûreté, de l'exploitation et de la maintenance des réacteurs nucléaires». Ils s'indignent contre le mépris. «Il n'est pas normal que des travailleurs d'un secteur si stratégique soient méprisés par la tutelle et les pouvoirs publics à travers un profond mutisme», est-il soutenu.

Enfin, les ingénieurs de laboratoire et les techniciens supérieurs du CRNB ont dénoncé les sanctions qu'ils qualifient d'abusives prises à leur encontre. « Pourtant nous avons suspendu notre mouvement de protestation au moment de la visite des membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique AIEA ». Ils poursuivent « nous avons été, par la suite, bien récompensés : des intimidations, des retenues sur salaire et des sanctions disciplinaires », ont-il affirmé avec regret.