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La facture annuelle de l'Algérie pour la maintenance de ses installations
pétrolières et gazières a coûté la bagatelle de cinq milliards de dollars
durant la seule année 2012, selon Bouhroum Ahcène, directeur régional pour la
zone «MENA» du groupe allemand Bentek Energy, cité par l'agence de presse
turque Anatolie.
En effet, une analyse de cet expert en questions énergétiques fait état d'un «retard difficile à rattraper» pour l'Algérie, en raison des nouvelles technologies utilisées durant la dernière décennie dans le monde dans la fabrication de pièces de rechange destinées au secteur de l'énergie. Estimant que l'intégration de l'Algérie dans cette nouvelle industrie qu'est devenue la maintenance des installations énergétiques nécessitera une vingtaine d'années au moins, avec un coût de plusieurs milliards de dollars annuellement, selon des statistiques officielles fournies par le groupe pétrolier Sonatrach et la Société nationale de gaz et d'électricité (Sonelgaz), Bouhroum Ahcène a imputé les raisons du renchérissement rédhibitoire du coût de la pièce de rechange à haute valeur technologique pour le secteur de l'énergie à l'utilisation par les sous-traitants étrangers de pièces non conformes au standards internationaux en matière de qualité et de sécurité des installations pétrolières et gazières. Le directeur régional pour la zone «MENA» du groupe Bentek Energy a précisé que 70% de la facture annuelle vont à la maintenance des puits de pétrole en Algérie, ajoutant que la détention des brevets d'invention par des sociétés internationales contribue, elle aussi, au renchérissement du chapitre de la maintenance pour Sonatrach et ses filiales, ainsi que le groupe Sonelgaz. Avec des besoins annuels de plus d'un million de pièces pour la maintenance et la sécurité des installations pétrolières, l'expert du groupe allemand parle de 500.000 pièces de rechange de différents types et marques utilisées dans l'activité aval et amont du groupe Sonatrach. Abordant le segment de l'exploration pétrolière, M. Bouhroum Ahcène a révélé que chaque gisement découvert coûte à l'Algérie 50 millions de dollars en termes de pièces de rechange et d'équipements divers, avec un dédoublement de ce montant lors de la phase de production. Avec 130 foreuses en activité dans le secteur pétrolier en Algérie, dont plus de la moitié sont la propriété de sociétés étrangères, le groupe Sonatrach, par le bais de ses filiales, compte acquérir 14 autres nouvelles foreuses pour augmenter ses capacités de forage, et diminuer de sa dépendance vis-à-vis de ses partenaires étrangers, a encore indiqué le directeur régional pour la zone «MENA» du groupe Bentek Energy, révélant l'intention de Sonatrach de résilier ses contrats avec ses partenaires étrangers activant dans le secteur du forage, en confiant cette activité exclusivement à ses filiales, dont l'Entreprise nationale de forage (ENAFOR). Pour une durée moyenne de 45 jours pour le forage d'un seul puits selon la nature géologique du sol, l'expert du groupe allemand, dans son analyse prospective sur l'évolution du marché de la pièce de rechange dans le secteur de l'énergie, prédit une «tendance haussière» de ce chapitre pour Sonatrach et ses filiales, citant l'exemple du prix d'une seule foreuse de 1.500 chevaux fonctionnant à la technologie SCR, aujourd'hui cotée à 5 millions de dollars l'unité. Les coûts liés au forage des puits de pétrole et de gaz peuvent aller de quelques dizaines de milliers jusqu'à bien au-delà de 100 millions de dollars, a encore rappelé Bouhroum Ahcène. «A mesure que la technologie progresse et que les réserves de pétrole s'amenuisent, les coûts de forage ne cessent d'augmenter», a-t-il conclu. |
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