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La géolocalisation pourrait investir les douanes, l'agriculture et la pêche

par Hafidh Abdelsalam

Les sociétés de géolocalisation font face à un vrai dilemme. Faut-il intégrer les particuliers parmi leur clientèle alors que sur le plan réglementaire la question n'est pas claire ? En attendant, cette technologie se prépare à investir les secteurs des douanes, de l'agriculture

et de la pêche avec des concepts plus développés pour répondre à une demande croissante.

Ni autorisée ni interdite pour les particuliers, la géolocalisation demeure, depuis son lancement en Algérie en 2008, un service réservé exclusivement aux entreprises possédant une flotte de véhicules. Bien que ce marché de la surveillance et de la sécurité du matériel roulant soit en plein essor, les prestataires de service ne peuvent pas satisfaire la demande croissante des particuliers de peur de ne pouvoir gérer leur traçabilité ou les identifier. Le vide juridique en la matière n'est pas pour faciliter la situation. Le problème a été soulevé par le gérant de l'entreprise de géolocalisation, IDE-Net, créée à Oran en 2008, Maamri Ali, rencontré lors du 6ème salon des véhicules utilitaires et industriels, organisé au centre des conventions d'Oran (CCO) du 25 et le 29 avril derniers. Selon M. Maamri, «les demandes des particuliers ne manquent pas, mais nous ne savons pas comment les satisfaire». «Faut-il y répondre on pas. La loi n'est pas claire à ce sujet. La réglementation exige une traçabilité pour chaque client. Quand on a un registre de commerce et une carte fiscale, on a cette traçabilité, car on doit justifier, chaque mois, les emplacements des équipements. Or avec un particulier, on ne peut pas avoir cette traçabilité. On peut, sans problèmes, lui installer des équipements de géolocalisation. Mais si demain, on me demande des comptes sur ce client, il me sera difficile de l'identifier ou de le repérer dans le cas où le boitier ou le véhicule sont revendus», explique notre interlocuteur. De toute façon, IDE-Net a beaucoup de commandes de la part des entreprises. A l'instar des autres fournisseurs de ce service, IDE-Net offre ses services aux entreprises publiques et privées tout en développant des concepts plus adaptés à la demande des clients. «La demande pour la géolocalisation est de plus en plus forte. Nous avons beaucoup de contacts avec des sociétés à Alger et au sud. Nous venons d'inaugurer notre 2ème bureau à Constantine. A l'Est du pays, et plus spécialement dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, la demande pour les équipements de géolocalisation est très forte», ajoute M. Maamri.

Un investissement et des idées à développer

Pour développer son activité, IDE-Net, qui distribue les solutions de géolocalisation de NET-SYS Géolocalisation (France), a choisi trois secteurs importants où l'implantation de cette technologie pourra apporter de la valeur ajoutée. Il s'agit des douanes et des secteurs de l'agriculture et de la pêche. Selon M. Maamri des discussions sont en cours avec les services de douane pour signer une convention. «Il faut savoir que notre société vend de l'information. Uniquement de l'information précise. Nous voudrions développer avec les douanes le concept pour géolocalisation des conteneurs ici à Oran. Dès que les résultats seront concluants et satisfaisants pour les douanes, nous pourrons passer à l'étape de l'officialisation de cette action. C'est un chalenge pour mon équipe et moi», affirme M. Maamri. IDE-Net souhaite également faire entrer la géolocalisation dans l'agriculture. Un ambitieux projet, aux avantages environnementaux, qui permet, entre autres, de réaliser des travaux d'aménagements et de cartographier des plans de ferme. «Il s'agit d'antennes relais qu'on place dans les champs. Elles servent à la division des champs. C'est une société hollandaise qui a développé ce concept et c'est un défi pour nous de le faire ici en Algérie».

La géo-navigation est également dans le collimateur de la société. Selon son gérant, IDE-Net «entrain de développer la géo-navigation (émission de signal d'un point A à un point B) pour les chalutiers, ainsi que la cartographie marine». L'entreprise veut aussi développer la cartographie qui est actuellement à 46% du territoire national. Pour la compléter, elle compte interfacer en faisant participer tous les clients dans l'élaboration de cette carte. «Si chaque client interface en mettant deux adresses par jour qu'il connait, nous allons, de cette façon, développer la carte nationale par la participation de tout le monde, car elle est open et tous les clients peuvent intervenir», souligne notre interlocuteur.