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Pour les gardiens
de la tradition, rien ne remplace le cahier, le stylo, la craie et le tableau.
Pour les nouvelles générations, l'école numérique ouvre de nouvelles
perspectives pour qui veut voir et apprendre.
La première classe numérique a eu lieu lundi 13 MAI au cours de la première journée du Salon International du Futur Technologique (SIFTECH - 14ème édition) qui se déroule, jusqu'à aujourd'hui, au Centre des Convention d'Oran (CCO). Une classe de démonstration sur l'enseignement numérique avec des enseignants de différentes matières et des élèves des deux cycles secondaire et moyen est prévue lors de cette manifestation. A première vue, c'est une classe des plus ordinaires. Un enseignant de physique-chimie du cycle secondaire, est debout à côté de son tableau. En face, douze élèves, deux par table, suivent attentivement le cours. Mais c'est une classe bien particulière où il n'y a ni cahier, ni stylos, ni livres ni cartables. Les élèves disposent uniquement d'une tablette tactile HP sous Windows 8, présentée pour la première fois en Algérie. La classe numérique est une des principales attractions de cette édition du SIFTECH. L'enseignant utilise un tableau interactif. Pas besoin de craie ou de brosse pour effacer. Un simple clic sur une tablette ou la souris d'un ordinateur portable, et le cours défile sur le tableau interactif. M. Mestari, développe minutieusement, et avec une certaine aisance, son cours consacré à la composition de l'atome. Au fond de la classe, un public composé essentiellement d'acteurs du secteur de l'éducation nationale, des directeurs d'établissements et des enseignants notamment, suit le cours avec attention. L'enseignant explique, interroge de temps à autre ses élèves, qui répondent en utilisant des micros pupitres installés sur leurs tables. Ils sont également invités à tour de rôle, à monter au tableau pour répondre à des questions qui exigent des réponses plus élaborées. Le public, bien installé au fond de la classe, réagit au rythme de cette interaction entre le professeur et ses élèves. On arrive à entendre l'assistance chuchoter. On se demande si les élèves ont la possibilité ou pas de formuler leurs réponses à partir de leur tablettes sans passer par le tableau. Certains parmi les présents n'hésitent pas à se lever pour vérifier auprès des élèves, et tenter de comprendre si les tablettes permettent ou pas ce mode de réponse. D'autres questionnements plus «philosophiques», sur le rôle de l'enseignant dans ce nouveau mode d'apprentissage, font également débat. Est-il appelé à jouer un rôle pivot ou alors il est condamné à disparaître face au développement de la machine ? Une technologie au service de l'enseignant et de l'apprenant Mohamed Abboub, enseignant de langue française dans une école privée, résume assez bien cette question. «Face à la nouveauté, il y a toujours eu de la résistance. L'homme a, par nature, peur de ce qui est nouveau. Je peux comprendre ce genre de réserve que peuvent avoir certains enseignants par rapport à l'usage de ces technologies. Il est difficile, ne serait-ce que sur le plan psychologique, pour quelqu'un qui a toujours travaillé sur des modèles d'enseignement dits traditionnels, de passer à un autre modèle qu'il ne maitrise pas nécessairement. Toujours est-il, il y a une vérité que tout le monde doit savoir. La classe numérique n'est qu'une somme d'outils technologiques qui sont mis, en premier lieu, au service de l'enseignant et de l'apprenant. Pour moi, l'objet de cette démonstration de classe numérique est de voir jusqu'où on peut aller dans l'utilisation de ces outils et quelles valeurs ajoutées peuvent-elles m'apporter, en tant qu'enseignant, dans ma mission de transmettre le savoir». Pour M. Abboub, l'évolution s'inscrit également dans un même cadre d'enseignement. «Je me rappelle la manière avec laquelle j'enseignais dans les années 70, au tout début de ma carrière. Et je peux vous dire que c'est très différent d'aujourd'hui. Le monde est en évolution constante et quand il s'agit de nouvelles technologies on est tôt ou tard rattrapés. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent pour illustrer cette vérité. Il vaut mieux donc se préparer pour pouvoir s'adapter facilement quand le moment sera venu», dit-il. Les écoles privées en force Pour Mme Khellaf, directrice de l'école privée « Massinissa », il n'y a pas de place à l'hésitation. Dès la prochaine rentrée scolaire, elle compte doter son école d'une classe numérique pilote. Actuellement, elle s'attelle à assurer des formations à ses enseignants pour l'usage des TIC, notamment pour l'utilisation du tableau interactif. Reste aussi, selon elle, la question relative au coût induit par l'acquisition des équipements. «Je compte lancer une classe pilote dès l'année prochaine. La classe en question devra dispenser les cours de certaines matières, comme les sciences naturelles, la physique ou l'histoire et géographie. Ce choix est motivé par une intime conviction de performance. Outre les facilités d'ordre pratiques liées par exemple à l'usage de tablettes, au lieu des traditionnels livres transportés dans leurs pesants cartables, on compte tirer profit des avantages d'économie de temps et d'efforts aussi bien pour l'enseignant que pour les élèves, pour les mettre au service de la réflexion et de l'excellence. » Pour les élèves de la classe numérique qu'on a interrogé, «l'expérience reste très intéressante». Pour eux, cette forme d'enseignement est surtout «moins contraignante», «moderne et beaucoup plus valorisante». «On apprend presque en s'amusant», disent-ils. Ont-ils été formés à l'usage de ces tablettes ? «Non, pas du tout répondent-ils. C'est un outil facile à utiliser pour peu qu'on sache déjà manier un ordinateur». |
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