Le lancement de nombreux grands projets à Oran, notamment dans le secteur
du bâtiment et des travaux publics, a fait que le taux de l'insertion de la
main-d'œuvre étrangère a sensiblement augmenté, au cours de ces dernières
années. Pas moins de 11.500 employés étrangers ont été recensés à Oran. Pour le
seul secteur du bâtiment et des travaux publics et hydrauliques (BTPH), près de
6.000 employés, qui y exercent, ont été recensés. Les trois autres secteurs
d'activité, à savoir l'industrie, l'artisanat et les services agricoles,
employaient respectivement 5.683, 40 et 33 ouvriers. Ces employés sont
originaires d'une trentaine de pays. Les ressortissants chinois sont en tête
avec près de 6.000 employés, suivis par les Philippins et les Coréens dont le
nombre est respectivement de 1.624 personnes pour les premiers et 390 autres
venus du deuxième pays. Outre les pays sus-cités, on retrouve aussi dans
différents secteurs d'activité, à Oran, des Japonais, des Turcs, des Syriens et
des Espagnols. Avant d'être recrutés, les personnes actives d'origine étrangère
doivent être munies d'un permis de travail délivré au préalable par le service
des étrangers de la wilaya. Cependant, les chiffres avancés par les services
concernés ne reflètent pas la réalité. Beaucoup d'étrangers, venant notamment
d'Afrique subsaharienne, travaillent dans le secteur informel. Il s'agit
généralement d'immigrés qui n'ont pas réussi à se rendre en Europe et qui se
retrouvent coincés dans le pays, en situation irrégulière, obligés de
travailler «au noir». Toutefois, les services concernés essayent de contenir
les flux de la main-d'œuvre étrangère dans la wilaya d'Oran et ce, dans le
cadre de l'application de la réglementation relative au recrutement et qui
stipule que la main-d'œuvre locale doit constituer 70% du personnel. Pour
maîtriser les flux migratoires de la main-d'œuvre étrangère en Algérie, les
pouvoirs publics ont décidé d'accorder la priorité en matière de recrutement
aux compétences algériennes. D'ailleurs, le gouvernement a promulgué un décret
exécutif n°09-272 du 9 Ramadhan 1430 correspondant au 30 août 2009, modifiant
et complétant le décret n°86-276 du 11 novembre 1986, pour fixer de nouvelles
conditions de recrutement des personnels étrangers dans les services de l'Etat,
des collectivités locales, établissements, organismes et entreprises publiques.
Ce texte de loi traite désormais les fonctionnaires étrangers recrutés en
Algérie sur le même pied d'égalité que les nationaux. Autre cause de ces
amendements est que le personnel étranger était favorisé par rapport aux
compétences nationales. Une «injustice» qui avait poussé de nombreuses
compétences nationales à choisir d'autres cieux. Par ailleurs, le ministère du
Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale avait indiqué, l'année dernière,
que l'octroi de permis de travail à la main-d'œuvre étrangère est tributaire de
la formation de la main-d'œuvre nationale, estimant que le taux de main-d'œuvre
étrangère en Algérie est «très faible» par rapport aux autres pays, d'une part,
et par rapport au nombre total de la main-d'œuvre nationale, d'autre part.