Une dizaine d'entreprises américaines spécialisées dans le secteur du bâtiment ont exprimé leur intérêt pour le programme de logements en cours en Algérie. Amenées par le Conseil d'affaires algéro-américain (US-ABC), elles effectuent une visite de quelques jours en Algérie pour prospecter des partenariats avec leurs homologues algériennes afin de les concrétiser dans le secteur. Une rencontre de deux jours a débuté hier à l'hôtel Hilton d'Alger, durant laquelle les représentants de ces compagnies américaines exposeront leur savoir-faire et leurs technologies dans le domaine. Une centaine d'entreprises algériennes de travaux bâtiment ainsi que des représentants d'organismes publics, comme le CNERIB et la SGP Indjab, ont assisté à cette rencontre dont la séance inaugurale a été consacrée à la présentation des sociétés américaines représentées à un très haut niveau.

 C'est le vice-président de la compagnie «Hill International», Matthew Priddy, qui ouvre le bal en présentant les «solutions d'habitations intégrées» dans les domaines de l'habitat, mais également des constructions d'écoles, de casernes, de bases vie pour le secteur des hydrocarbures, ainsi que des usines relevant du secteur des TIC. M. Priddy a assuré qu'en plus des technologies qu'elle va apporter, Hill International emploiera des personnels et des compétences locales qu'elle formera à son savoir-faire et ses traditions de travail. Cette idée est revenue dans la quasi-totalité des présentations des responsables et des représentants des entreprises américaines présentes lors de cette rencontre d'affaires pour les opportunités d'affaires en Algérie. Andrew Kallen président de «Modulecon Company», Mike Dietrich président et CEO de «Renew & Sustain LLC», Jamal Kalabat ingénieur de développement chez «ICON GAE», ainsi que Alan Webb président et CEO de «Green Product Technologies», ont également mis en avant la politique de leurs compagnies respectives de compter sur une main-d'œuvre et des compétences locales dans leurs projets, mais également de leur assurer une formation et un transfert de savoir-faire.

 Autre caractéristique des présentations d'hier, avant les rencontres BtoB prévues dans l'après-midi de la première journée et dans la matinée d'aujourd'hui, les entreprises américaines proposent des délais de réalisation très rapides, pouvant même atteindre quelques semaines pour la réalisation d'un immeuble, voire quelques jours pour des habitations de moindre envergure, ainsi que la prise en charge du volet respect de l'environnement, gains d'énergie et réduction des émissions de CO2.

DE LA NECESSITE D'AUTRES PARTENARIATS

C'est le cas de «Modulecon Company», qui ne construit pas sur site, emploie la technique du préfabriqué en béton (panneaux avec des structures métalliques) pour monter les chambres et les dépendances d'un appartement en modules (y compris la plomberie, l'électricité, la peinture et le carrelage) avant de les acheminer sur le lieu devant accueillir l'immeuble «qui sera construit selon votre culture», précise son président. M. Kallen a même affirmé que la société a déposé le dossier technique pour approbation aux autorités algériennes compétentes. Toujours dans le préfabriqué, mais avec un procédé de fabrication de logements «plus rapide et moins coûteuse», selon la présentation du CEO de «Renew and Sustain». Mike Dietrich met l'accent sur l'écologie, ainsi qu'une économie de coût allant de 15 à 20%.

 Utilisées par ces compagnies aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et dans les pays du Golfe, ces techniques doivent passer l'examen du Centre national d'études et de recherches intégrées du bâtiment (CNERIB), a expliqué le directeur de cet organisme. Le professeur Hamid Afra a longuement expliqué le système de réglementation technique algérienne de la construction ainsi que les procédures d'adoption des «Avis techniques» nécessaires pour donner le feu vert à une technologie de construction. De son côté, le représentant de la SGP-Indjab, qui compte dans son portefeuille des groupes d'entreprises publiques du bâtiment et des bureaux d'études, a expliqué que pour les programmes de réalisation dans le cadre du gré à gré, son organisme gère 94 projets pour un total de 30.446 logements dont 4.250 unités en partenariat avec des entreprises étrangères. Selon Hasbellaoui Mahdfoud, en plus de la création de cinq entreprises mixtes dans le bâtiment, d'une capacité de 14.000 logements par an, le programme national de réalisation nécessite d'autres partenariats. «Il est impératif de concrétiser d'autres joint-ventures», a déclaré M. Hasbellaoui s'adressant aux participants. A noter que le président du US-ABC, M. Smail Chikhoune, qui a préparé cette conférence, était absent hier en raison du décès de son père. Des messages de l'ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis, Abdallah Baali, et de l'ambassadeur américain à Alger, Henry Ensher, ont été lus à l'ouverture de la rencontre.