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![]() ![]() ![]() Avec un chiffre d'affaires en baisse de 5% en 2012: L'assurance de personnes ne fait pas recette
par R. N. ![]() Avec un montant de 6,4 milliards de DA (MDA), le chiffre d'affaires de la
branche des assurances de personnes en Algérie a enregistré une baisse de 5% en
2012 par rapport à 2011, selon un bilan du Conseil national des assurances
(CNA). Expliquant ce recul, le secrétaire permanent du CNA, Abdelhakim
Benbouabdellah, l'attribue à la séparation de l'activité des assurances
personnes de la branche ?'dommages'' des compagnies d'assurances, qui date de
juillet 2011 et qui a causé «des déperditions». Selon lui, trois raisons
expliquent cette situation : ?'les procédures d'examen des dossiers des
filiales pour l'obtention de leur agrément, la formation des ressources
humaines et le temps nécessaire pour la mise en place de toute l'organisation,
ont fait qu'il y a eu une période de non activité, en plus du fait que 2012 a
été le seul exercice plein». Mais, ajoute-t-il, «la tendance a commencé à
s'inverser dès le 2e trimestre 2012 avec 3,6 MDA contre 2,8 MDA comparativement
à la même période de 2011'', ajoute-t-il. Sur l'ensemble de 2012, la part des
assurances de personnes dans le chiffre d'affaires global du secteur ?'est de
7,9%'', affirme la même source qui s'attend à ce que la progression de cette
branche ?'va se poursuivre au cours de l'année 2013 et 2014'', car les filiales
des assurances de personnes ?'sont sur rail et adoptent une politique
agressive'' vis-à-vis de la clientèle.
?'Les compagnies prennent conscience des enjeux de cette activité et dotent leurs filiales de ressources humaines et de moyens matériels pour booster cette activité et les résultats de cette agressivité se feront ressentir dans les prochaines années'', a souligné M. Benbouabdellah qui a, par ailleurs, affirmé que ?'les compagnies sont en train de faire le point sur les produits proposés actuellement en interrogeant les clients pour savoir s'ils correspondent à leurs attentes et pour étudier l'opportunité de mettre d'autres produits sur le marché». Cette procédure permet aussi d'affiner les produits existants comme l'assurance voyage, qui a connu une amélioration avec la proposition d'une assurance spécifique ?'hadj'' et ?'omra''. Ces actions ?'vont produire au sein des compagnies une émulation qui se traduira par un effet boule de neige'', estime-t-il. UN TIERS DES COMPAGNIES ONT UNE BRANCHE ASSURANCE DE PERSONNES Toutefois, ce ne sont pas toutes les compagnies d'assurances qui ont saisi l'opportunité de création des filiales AP. Seulement sept sur les 23 compagnies ont franchi le pas une année et demie après la décision du ministère des Finances de séparer les assurances dommages et des personnes. Il s'agit de Caarama, SAPS, TALA, le Mutualiste et Macir-vie, respectivement filiales de la CAAR, de la SAA et de MACIF, de la CAAT, de la CNMA et de la CIAR. Cardif El Djazaïr, filiale de BNP Paribas et AXA, qui activent aussi sur le marché national des assurances. ?'Certaines compagnies avancent le fait que le capital d'un milliard de DA exigé pour la création d'une filiale est très élevé et hors de leur portée pour se lancer dans de tels projets'', selon M. Benbouabdellah qui affirme que certaines d'entre elles préfèrent rechercher un partenariat avec des filiales existantes. En tout cas, ?'la décision de création de filiales dépend de la stratégie interne des compagnies'', qui ne disposent pas toutes de l'assise financière indispensable, souligne M. Benbouabdellah, précisant qu'il n'y a pas d'obligation pour la création de filiales chargées des assurances de personnes. Quant aux compagnies qui ont choisi d'exploiter ce créneau, elles y voient un bon investissement du fait qu'il est attendu que le marché des assurances de personnes pourrait atteindre 50 mds de DA en 10 ans, estime Lamara Latrous, président de l'Union des sociétés d'assurance et de réassurance. UNE BRANCHE «PAS COMPLETEMENT MATURE» Les directeurs généraux de Caarama, Mokhtar Naouri, et du Mutualiste, Mohamed Rafik Benelmouffok, entendent bien développer leur chiffre d'affaires dans cette branche. M. Naouri affirme que 1,7 MDA est généré par cette activité en 2012, espérant porter le chiffre à 2 MDA en 2013. En outre, ?'un comité d'innovation produits a été créé au sein de la société pour mener une réflexion afin de les adapter et d'en créer de nouveaux'', a-t-il ajouté. Il explique que pour convaincre les citoyens à contracter une assurance, ?'il faut un gros travail de marketing''. Pour l'instant, les compagnies proposent des contrats d'assurances de personnes dans des niches où il y a déjà une obligation d'assurance. Il cite, à titre d'exemple, l'assurance voyage rendue obligatoire pour l'obtention de visas, l'assurance crédit exigée par les banques ou encore l'assurance santé proposée en tant que produit d'accompagnement pour les entreprises. Il justifie cette situation par le fait que le marché des assurances de personnes ?'n'est pas complètement mature'' et par l'absence d'une culture de l'assurance en Algérie. Cela na pas empêché pourtant cette filiale de proposer ?'trois produits phares'' que sont l'assurance groupe, la temporaire décès (délimité par l'âge de l'assuré) et l'assistance voyages. Ces assurances sont liées au souci des entreprises de protéger leurs employés, à l'assurance crédit et à l'assurance voyage. De son côté, M. Benelmouffok indique que ?'dans sa politique de développement, le Mutualiste dégage trois principaux axes : la prévoyance, la santé et l'assurance (voyage)'' et qu'''il fera du mieux qu'il pourra pour leur donner de la consistance». La filiale a aussi mis en place un organigramme ?'pour développer nos produits et les adapter aux besoins de nos partenaires'', a-t-il dit, ajoutant qu'il table sur un chiffre d'affaires d'un milliard de DA en 2013. |
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