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Didouche Mourad: Des tracas et des promesses

par A. Mallem

Abritant une population de 45.000 habitants, Didouche Mourad est plus ou moins favorisée par sa position géographique qui la place sur la route par où passe le développement. Et qui dit développement, dit transport. L'ancienne Bizot, son nom de l'époque coloniale, est située en effet sur la route nationale n°3 conduisant aux deux grands ports de l'Est, Skikda et Annaba, et elle est aussi traversée par le chemin de fer qui fait la jonction entre le sud et le nord-est en reliant ces ports. Cette position stratégique est confortée par l'implantation, à l'entrée sud de la ville, d'une zone industrielle en plein essor. Est-ce à dire que Didouche Mourad ne connaît pas de problèmes en matière d'emploi, de transport, d'investissement ? Pour ne citer que ces trois grands vecteurs du développement. La réponse est non, considère un groupe de citoyens abordés vendredi 8 mars à la faveur des festivités célébrant la Journée internationale de la femme. «La commune ne cesse de se développer, certes, mais les problèmes aussi: problème d'eau, problème de routes, etc. Et puis, il ne faut pas poser le regard uniquement sur le chef-lieu de la commune qui constitue, en quelque sorte, la vitrine, car il y a des mechtas situées à la périphérie immédiate du tissu urbain qui souffrent encore de l'enclavement. Et si notre zone industrielle est là pour absorber quelque peu le chômage endémique dont souffrent les jeunes de la commune, ce problème n'est pas pour autant réglé et les chômeurs de Didouche Mourad vont chercher l'emploi loin dans les zones industrielles de la grande métropole de l'Est, Constantine», expliquent-ils. Les problèmes de transport interurbain dont souffre la population est une autre donnée constante, du fait qu'une grande partie de la population logée dans les nouvelles cités de la ville est composée de travailleurs déplacés à la faveur des grandes opérations de relogement de ces dernières années, lesquels activent dans le grand centre urbain de Constantine ou dans les zones industrielles comme Aïn Smara et El-Haria, situées à une trentaine, voire une quarantaine de ilomètres plus loin.

 «L'approvisionnement en eau, l'amélioration urbaine, le cadre de vie en général sont les autres axes de développement où il reste encore beaucoup à faire», estiment encore nos interlocuteurs.

 La nouvelle Assemblée populaire issue des élections du 29 novembre 2O12, avec à sa tête M. Tahar Boucheham, cadre du RND qui a été reconduit pour un second mandat, s'attache à l'heure actuelle à rompre l'isolement des populations situées à la périphérie de la ville dont le mécontement s'est exprimé l'année dernière par les actions, devenues maintenant classiques, de «coupures» de routes qui avaient obligé les autorités de la daïra et de la commune à prendre en charge leurs problèmes immédiats, notamment l'ouverture de nouvelles voies de communication. A cet effet, M. Boucheham nous a énuméré, hier, les projets qu vont être lancés dans ce domaine en citant l'ouverture des routes vers les centres urbains, dont celle devant relier Oued Lahdjar à la mechta Retba sur 2 kilomètre et l'aménagement intérieur des rues de cette agglomération d'un millier d'habitants. Un projet évalué à 2,5 milliards de centimes. Le maire citera dans la foulée l'ouverture d'une route avec dallot sur l'oued de Kessar Leklal sur 3 km, entre Oued Lahdjar et cette dernière mechta, pour 2,7 milliards de centimes. «Il y aura aussi un dallot entre la cité Boublita et Oued Lahdjar pour un milliard de centimes, ajoute le P/APC en indiquant que tous ces projets vont être lancés incessamment après la signature des marchés».

 A une question sur des informations relatives à des problèmes rencontrés par les citoyens de la commune dans le domaine de l'accueil au niveau des services communaux, M. Boucheham a reconnu qu'il y a des insuffisances dans ce domaine. «On sent que nous sommes à l'étroit et nous avons pensé à créer d'autres espaces pour accueillir les citoyens», a-t-il répondu. A propos d'une autre plainte concernant l'aménagement urbain, le maire dira: «Nous préparons des fiches techniques pour l'achèvement des travaux d'aménagement du boulevard de la cité Oued Lahdjar et les travaux entamés à la cité Boutheldja, la mechta Mokhtari Ferhat, la cité Es-Salem, la cité Bekouche Saoudi, les 40 logements du 17 Octobre».

 Enfin, à propos de l'approvisionnement en eau potable dont la rareté provoque le courroux des citoyens, il dira qu'il est en voie de règlement par l'amenée d'eau à partir de la source d'El-Hamma où le chantier est pratiquement terminé. Il reste encore des travaux pour l'achèvement du réservoir de 1.000 m3. Et à partir de là, l'amélioration de l'approvisionnement «sera régulière à partir mois d'avril prochain». Sur le même sujet, il dira que la Seaco est en phase de réhabilitation des réseaux de trois cités afin d'enlever les contraintes qui existent, surtout les bouchons provoqués par les travaux de certains citoyens qui ont construit sur les conduites d'eau.

 Il terminera par le domaine de la jeunesse en citant plusieurs projets d'amélioration d'aires de jeu à Ayoun Essaad, l'aménagement d'un terrain de jeu à Oued Lahdjar et d'autres investissements.