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L'Algérie est-elle en train de négocier un virage décisif dans son
développement industriel, en mettant un premier pas dans le monde fermé de
l'industrie aéronautique, jusque-là réservée aux seuls pays nantis ? Cette
question pourrait trouver une première réponse dans ce prototype de drone
algérien (avion sans pilote) en fabrication au Centre de soudage et de contrôle
(CSC) de Bou Ismaïl, dans la wilaya de Tipasa.
L'annonce de la fabrication du premier exemplaire de drone (avion sans pilote) a été faite ce jeudi, au cours de la visite de ce centre par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Haraoubia. Réalisé par une équipe de jeunes ingénieurs de ce centre, le drone sera opérationnel avant la fin de l'année 2013, ont annoncé des responsables du CSC au ministre au niveau de l'atelier de développement d'un système avionique avec des matériaux entièrement algériens. Selon l'APS, l'idée de ce prototype d'avion sans pilote a été lancée en 2010 lors de la visite du président de la République à l'université de Ouargla. Elle s'est ensuite poursuivie par la réalisation des divers matériaux et équipements au niveau du Centre de soudage et contrôle de Bou Ismaïl «grâce à une équipe d'ingénieurs chevronnés qui ont travaillé sur une base de données de 1.050 drones», a-t-on indiqué. Se félicitant des efforts des responsables du centre de recherche et du travail réalisé par les jeunes ingénieurs, M. Haraoubia a estimé, à cet égard, que le CSC est «à la pointe en matière de soudage et de contrôle, d'où le nombre important de conventions signées avec de grandes entreprises nationales (Sonatrach, Sonelgaz, etc.) et internationales (Mittal steel, Samsung, Sonati)». Le CSC de Bou Ismaïl est une filiale du Centre de recherches scientifiques et techniques en soudage et contrôle de Annaba. Il est riche de 30 années d'expérience en expertise et assistance technique spécialisée dans le soudage et contrôle non-destructifs. Jeudi, la délégation ministérielle s'est également rendue au Centre de recherche et d'analyses physico-chimiques (CRAPC), installé dans le même site en attendant son transfert dans le nouveau siège en cours de réalisation à Tipasa. Le CRAPC est spécialisé dans le développement des techniques analytiques relatives à la chimie des matériaux et de l'environnement. Cette structure de recherche s'est lancée dans un projet de coopération euro-méditerranéenne de contrôle des particules dans l'air qui permettra de faire un état des lieux de la pollution transfrontalière, a-t-on indiqué. Une expérience lancée par l'unité d'analyses et de développement technologique en environnement en milieu fermé est également mise en place sur le site. L'annonce de la fabrication du premier prototype de drone en Algérie intervient quelques mois seulement après l'annonce d'un autre projet novateur, celui de la réalisation d'une unité de montage d'avions, dès juillet 2013. Après la première voiture algérienne qui sortira de Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret, le premier avion algérien sortira, lui, de la wilaya voisine de Relizane. Plus précisément à l'est de la wilaya de Relizane, à Oued Djemâa, où un investisseur privé a décidé d'installer son unité de montage d'avions. Même si l'identité de l'investisseur ni sa nationalité n'ont pas encore été précisées, cette unité, qui sera construite sur une superficie de 5 hectares, est située non loin de la piste de décollage et d'atterrissage des avions de pulvérisation de pesticides à usage agricole. La sortie du premier aéronef est annoncée pour juillet prochain, correspondant à la fin des festivités du cinquantenaire de l'indépendance. Cette unité, qui représente un investissement de plus de 72 milliards de centimes, procèdera au montage de petits avions de 2 à 4 sièges à partir de juillet de cette année. Ceci comme première phase, avant de passer au montage d'avions de 80 sièges ainsi qu'à la fourniture des services de maintenance pour l'équipement de l'aviation, indique une source proche du dossier. Les avions qui sortiront de cette unité serviront à la protection des forêts, des axes routiers, la lutte antiacridienne ainsi qu'aux évacuations sanitaires, etc. Avec le Centre national des techniques spatiales d'Arzew, le Centre de soudage et de contrôle (CSC) de Bou Ismaïl et l'unité de montage d'avions de Relizane, trois jalons sont dans le chemin de l'Algérie vers le développement d'une industrie aéronautique performante, peut-être l'une des meilleures solutions qui tiennent la route en prévision de la fin annoncée des énergies fossiles enfouies dans le sous-sol du pays. |
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