|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La visite
aujourd'hui et demain du Premier ministre britannique David Cameron à Alger
revêt un caractère exceptionnel et est liée directement à la crise des otages
du complexe gazier de Tiguentourine, dans la wilaya d'Illizi, ainsi qu'à la
situation au Sahel en général et au Mali en particulier.
Plusieurs expatriés britanniques faisaient partie de la trentaine de victimes de cette attaque menée par un groupe terroriste dont le chef serait le djihadiste Mokhtar Belmokhtar. On se rappelle que lors de ces douloureux événements pour les familles des centaines d'otages, David Cameron était intervenu devant le parlement britannique pour dans un premier temps ouvertement critiquer la décision algérienne de mener l'assaut contre les preneurs d'otages. Dans un second temps, et devant le silence de Washington, qui aurait applaudi dans la discrétion l'assaut contre les terroristes, Londres est revenu à de meilleurs sentiments et a déclaré soutenir les efforts de l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme. Hier mardi, aucune information sur les véritables motifs du déplacement de Cameron à Alger n'était disponible auprès de l'ambassade britannique, comme le Foreign Office n'avait également donné aucune indication sur cette visite. Pour autant, la gestion du phénomène terroriste dans la région, les relations algéro-britanniques dans le domaine sécuritaire seront au devant de l'agenda de cette visite, la première du genre que Cameron effectue en Algérie. Il y a également tout le volet des relations économiques entre l'Algérie et la Grande-Bretagne et notamment l'excellence des relations entre les deux pays dans ce domaine qui est concerné par cette visite à Alger du PM britannique. Et, dans le domaine énergétique, les deux pays doivent discuter sur les mesures de sécurité à prendre pour sécuriser les champs pétroliers et gaziers, ainsi que les base de vie où opèrent le géant pétrolier britannique BP, ainsi que des groupes pétroliers de services également britanniques. D'ailleurs selon certaines sources Cameron devrait rencontrer les responsables de BP à Alger. La présence de Cameron à Alger intervient, par ailleurs, à un moment où des informations font état d'un départ massif d'étrangers travaillant sur les sites pétroliers dans le Sud algérien, dont ceux de BP et Pétrofac, qui gère le développement de sites gaziers dans la wilaya de Tamanrasset. Cette polémique a fait d'ailleurs réagir des officiels britanniques, dont Lord Risby, chargé de développer les relations économiques avec l'Algérie, qui ont affirmé que l'attaque de Tiguentourine n'influera pas sur les relations ni sur les contrats économiques et énergétiques entre les deux pays. Pour autant, M. Cameron devrait examiner avec les responsables algériens de nouvelles opportunités de partenariat dans le domaine de l'échange d'informations sur les réseaux terroristes et djihadistes. Londres et Alger sont d'ailleurs liés par des accords dans ce sens, notamment dans le domaine judiciaire, dont l'échange de prisonniers ou de suspects d'actes terroristes. Un communiqué de la présidence de la République a annoncé hier que « le Premier ministre britannique, M. David Cameron, effectuera mercredi et jeudi une visite de travail et d'amitié en Algérie ». Cette visite constitue une occasion pour «renforcer le dialogue politique entre l'Algérie et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, en vue de promouvoir la coopération bilatérale», ajoute encore la présidence. Elle sera également l'occasion d'un «échange de vues et d'analyses entre le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et son hôte britannique sur un certain nombre de questions d'intérêt commun et sur des dossiers en relation avec l'actualité régionale et internationale», a précisé la même source. |
|