Les importations de ciment de l'Algérie ont presque doublé en 2012,
contribuant ainsi à une hausse de près de 12% de la facture des importations de
matériaux de construction du pays, affirme le Centre national de l'informatique
et des statistiques (CNIS) des Douanes. Selon la même source, la facture des
importations de 5 types de ciments de construction a augmenté de 94,67% en
2012, passant à 244,4 millions de dollars, contre 125,537 millions de dollars
en 2011, selon un bilan du CNIS. La même tendance a été enregistrée concernant
les quantités de ciments importées qui sont passées de 1,361 à 2,701 millions
de tonnes, durant la période considérée, soit une hausse de 98,37%. Les
quantités importées de matériaux de construction (ciments, fer et bois) sont
passées de 5,02 millions de tonnes à 6,88 millions de tonnes, également en
augmentation de 37,08%, ajoute la même source. La facture des importations des
matériaux de construction en 2012 a augmenté de 11,67%, totalisant 2,89
milliards de dollars (MUSD) contre 2,59 MUSD en 2011, précise le CNIS. Les
importations de fer et d'acier destinés à la construction se sont chiffrées à
1,97 MUSD en 2012, contre 1,83 MUSD en 2011, soit une hausse de 8,16%. Les
quantités importées ont enregistré le même rythme, passant de 2,477 millions de
tonnes à près de 2,89 millions de tonnes. Le troisième produit indispensable
pour la construction, le bois, a lui aussi connu une augmentation des
importations durant la même période. Ainsi, les quantités sont passées de 1,185
million de tonnes à 1,296 million de tonnes (+9,36%). En terme de valeur, la
hausse est de plus de 5,4% puisque le montant est passé de 641,77 millions USD
à 676,77 millions USD, précise le CNIS.
Cette hausse des importations des matériaux de construction s'explique,
selon le CNIS, par la dynamique que connaît le secteur du BTPH et les nombreux
chantiers ouverts du secteur de l'habitat. Selon les opérateurs du bâtiment, la
période qui enregistre la plus forte tension sur le ciment s'étale de mars à
août (période sèche), à cause de l'accélération de la cadence des travaux des chantiers
de construction en raison de l'amélioration des conditions climatiques. Pour
satisfaire la forte demande, atténuer la flambée des prix accentuée par la
spéculation et éviter ainsi le retard dans les délais de réalisation des
projets, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) a entamé dès le mois
de juin 2012 des importations mensuelles durant cette période de «forte»
tension. L'Algérie accuse un déficit en ciment supérieur à 2,5 millions de
tonnes/an, selon les estimations du groupe GICA. Ce manque de l'offre provoque
souvent une flambée des prix sur le marché, notamment avec les différents
projets en cours de réalisation des secteurs du BTPH. La production nationale
actuelle de ciment est de plus de 18 millions de tonnes/an dont 11,5 millions
de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques. Le groupe GICA
ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de
tonnes d'ici à 2018.