Dans le principal quartier de la ville, en l'occurrence celui de «Ouled Bensaber», la grogne est à son comble. Un mécontentement général est palpable chez ses habitants qui endurent une situation déplorable de l'état de la chaussée. C'est carrément dans la boue que les habitants marchent pour vaquer à leurs occupations. Les bottes sont de rigueur. Ce sont surtout les enfants qui subissent cette situation car obligés de faire 4 fois par jour ces rues. Cette déclaration d'une bonne femme résume à elle seule toute la situation : «Cela fait plus d'un mois que je n'ai pas rendu visite à ma voisine qui habite en face de moi de l'autre côté de la rue, car je ne peux pas la traverser à cause de la boue».

C'est grâce à un automobiliste habitué des lieux que nous avons pu visiter le quartier autrement nous aurions été bloqués par la boue que, selon les habitants, le dernier bitumage a engendrée. « En plus de l'absence d'avaloirs, c'est la terre installée pour le bitumage par l'entreprise de goudronnage qui est à l'origine de cette catastrophe.

Comme le goudronnage a été mal accompli car fait à la hâte et sous une pluie battante donc posé sur l'eau, il n'a pas tenu et aussitôt les travaux bâclés, achevés, la terre s'est découverte et la pluie aidant a créé cette catastrophe», dira l'un des habitants avant d'ajouter : «Ce n'est là que le début, le reste suivra car le réseau d'assainissement a été fait par les habitants dans la perspective qu'il soit repris par les services concernés. Il n'en fut rien jusqu'alors. Lorsqu'on sait que le diamètre des canaux est très réduit et que les branchements à celui-ci se font quotidien, l'on s'attend au pire». Cette situation a en plus engendré l'exclusion et la marginalisation du quartier car se trouve nécessairement boudé par les taxis et le transport public.

Par ailleurs, les habitants signalent l'absence de l'éclairage public qui rend la situation encore plus compliquée pour les piétons durant la nuit. Malgré les revendications relatives à la situation de l'état des rues, du réseau d'assainissement et de l'éclairage public faites à maintes reprises au P/APC sortant, aucune initiative n'a été prise et la situation demeure encore en l'état. «C'est là un cri de détresse de toute une population qui se trouve dans la «boue» et que le P/APC a délibérément ignoré», conclut un habitant du quartier lequel espère une oreille attentive avant que la situation dégénère.