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Ils habitent dans des F1 depuis plus de 12 ans : Des habitants de Haï Essabah interpellent le wali

par J. Boukraâ

« Cantonnées» dans des appartements F1 depuis le début des années 2000, les familles habitant dans la Cité 300 Logements à Haï Essabah viennent, en ultime recours, de s'adresser aux autorités publiques pour les extraire d'une promiscuité étouffante. Ainsi, ces familles au bord du désespoir en appellent au premier responsable du pays, lancent un véritable cri de détresse afin de mettre fin à leur calvaire.

« L'ex-ministre de l'Habitat avait déclaré auparavant que «son département avait demandé aux OPGI de faire des études sur la possibilité de transformer ou d'élargir les habitations de type F1 en F3, mais rien n'a été concrétisé », dira un locataire. Les logements de type F1 ne sont plus tolérés, conformément à l'instruction présidentielle de janvier 2002 dans laquelle le président de la République a demandé aux walis de réaménager ce type de logements en appartement de plus de pièces lorsque les conditions s'y prêtent. «Tous les appartements de type F1 de notre cité peuvent être transformés en F3 selon un ingénieur en architecture, car leur position ne pose aucune contrainte technique », dira un habitant de cette cité.

«Vu le positionnement des blocs et les façades des nos apparentements, il est aussi possible de faire les travaux d'extension sans vider les appartements, donc le problème d'évacuation et du relogement des familles durant la période des travaux ne se pose pas selon le même ingénieur» ajoute-t-il. Toutefois, les habitants des F1 de la Cité 300 Logements à Haï Essabah, ont à maintes fois demandé une solution à leur problème et l'extension de leurs appartements mais hélas aucune suite n'a été donnée à leurs sollicitations et le cauchemar continue.

«Nous sollicitons le wali afin d'intervenir et d'appliquer l'instruction du Président pour mettre fin à notre détresse». Cette cité livrée au début des années 2000 compte un tiers de logements de type F1 (soit une centaine d'appartements). Un concept d'habitation qui a été pourtant formellement interdit par le président de la République. En moyenne, chaque famille habitant ces logements est composée de 4 à 6 personnes, «parquées» dans un espace de moins de 25 mètres carrés. «En effet, dès qu'on ouvre la porte on entre directement dans l'unique chambre du studio qui fait également office de salle de séjour », dira un locataire. En effet, raconte-t-il, «voyant que la situation est restée telle quelle depuis plusieurs années, j'ai malheureusement décidé de ne pas avoir un deuxième enfant. Car je ne veux pas qu'il souffre autant que nous».

Et ce n'est pas tout ! «Tous les locataires ont recouru à des modifications à l'intérieur de leurs maisons pour gagner quelques centimètres de plus ». La cuisine, quant à elle, a été transformée en une petite chambre et a pris la place du balcon qui a été tout simplement supprimé. Cette situation a engendré des maladies. Certains souffrent de maladies chroniques, dont l'asthme, les allergies, le diabète et l'hypertension; d'autres habitants, de dépression nerveuse, psychose et autres maladies psychiques et psychiatriques à cause de l'exiguïté des logements, de l'absence d'aération et de lumière? « Pour que chaque membre de la famille donc trouve place dans le studio, nous nous sommes privés de beaucoup de commodités et de meubles. Moi par exemple, je n'ai pas de lit sur quoi dormir je me contente d'un matelas par terre, que je dois ranger tous les matins. Même les articles électroménagers et autres meubles nous les sélectionnons selon des paramètres stricts. On opte toujours pour les articles petit format » conclut notre interlocuteur.