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Rahmani et Sidi Said à Oran : Des promesses pour l'industrie

par Mokhtaria Bensaâd

Ils étaient nombreux, hier, les participants à la rencontre régionale sur la production industrielle, organisée à l'hôtel «Le Méridien» d'Oran, en présence du ministre de l'industrie, de la petite et moyenne entreprise et de la promotion de l'investissement, M.Chérif Rahmani et du secrétaire général de l'UGTA, M.Sidi Said.

Une rencontre voulue comme un espace, pour débattre avec les opérateurs économiques des problèmes qui freinent le développement de l'industrie dans notre pays, mais qui n'a pas apporté beaucoup de nouveautés par rapport aux problèmes évoqués par les intervenants. A vrai dire, ce sont les mêmes problèmes qui reviennent chaque fois et qui sont toujours au centre des débats entre les différents ministères et les opérateurs économiques.

Parmi les annonces faites par le ministre, on retiendra, la création d'un conseil consultatif dans les prochaines semaines, qui aura pour mission de faciliter toutes les démarches aux investisseurs. Il est prévu également la mise en place d'un système national d'innovation et d'un système national de recherche appliquée, afin de rapprocher l'université de l'industrie et aussi la spécialisation des centres de formation professionnelle. Mais face à ces annonces, les opérateurs économiques ont dressé lors de leurs interventions une longue liste de doléances tirées des problèmes vécus sur le terrain. Dépénalisation de la gestion d'entreprises, harcèlement de l'administration, corruption, décalage entre la prise de décision et la publication des décrets d'application, dévaluation du dinar, restriction de l'accès à la devise, problèmes de ressources humaines, concurrence déloyale, menace sur la production nationale, manque de transparence et absence de communication entre les décideurs et les opérateurs économiques. Et la liste est encore longue.

En écoutant ces interventions, le ministre s'est engagé à les prendre en charge dans le seul but de construire une industrie forte en apportant des solutions communes. «Il nous faut une thérapie de choc et une médecine d'urgence pour redonner à notre industrie une durabilité tout en relançant les filières stratégiques, les filières historiques tel que le textile qui ont totalement disparu», a déclaré M.Rahmani devant l'assistance.

Prenant la parole, le secrétaire général de l'UGTA a relevé un fait rare, selon ses déclarations, celui de la bonne entente qui existe entre le syndicat et le patronat. «Il est rare de voir le syndicat et le patronat discuter ensemble comment aller vers l'avenir. Cela n'arrive nulle part dans le monde, ni aux Etats-Unis, ni dans d'autres pays», dira-t-il. Sur la situation de l'entreprise, M.Sidi Said a déclaré, «on a trouvé le moyen de les casser. On s'est cassé aussi les bras et les pieds. Dans les réformes, on a oublié de réformer le secteur privé pour qu'il soit l'accompagnateur du secteur public». Il ajoute sur un ton toujours critique, «on a dilué l'autorité, on a dilué la responsabilité et on a laissé l'entreprise partir en disgrâce totale. Heureusement, on a pu sauver l'entreprise et lui donner sa dimension nouvelle. Nous devons reconstruire notre industrie et redonner l'autorité à l'entreprise. Pour cela, le président a enclenché un processus pour remettre l'industrie en marche». Il enchaine, «Je ne dis pas qu'il faut des fast food, ni des chocolateries mais des industries dans le textile, dans la mécanique, dans la sous-traitance. Tout ce qui crée la plus-value. Je suis prêt à dire à toute entreprise qui investit, que je suis prêt à dire au gouvernement d'alléger un ensemble de choses». A la clôture de cette journée, il était prévu la lecture des rapports des ateliers constitués pour étudier la problématique de la production industrielle endogène et celle exogène avant l'adoption d'une plate forme pour le redressement et l'élévation de la production industrielle.