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Tout indiquait que le sort de ce derby maghrébin entre deux équipes très
proches l'une de l'autre allait se jouer sur le plan tactique. Tous les anciens
l'ont dit et répété : si une tactique miracle existait, cela se saurait depuis
belle lurette. Tous les entraîneurs en formation reçoivent une règle
fondamentale : à valeur égale, c'est l'esprit tactique qui prévaut sur la
débauche anarchique d'efforts et la recherche d'exploits individuels. C'est
pour cela que les systèmes de jeu ont pris tellement d'importance dans le
football de nos jours. Cependant, la tactique seule n'est pas une panacée
universelle avec laquelle on peut résoudre les problèmes posés par
l'adversaire. Il faudra y ajouter la volonté, l'expérience et parfois même la
réussite, tant il est vrai que le football n'est pas une science exacte.
Halilhodzic, lors de sa dernière conférence de presse, a déclaré : « Il n'y a
aucun calcul à faire. On doit gagner ! ». Ceci ne l'a pas empêché de prévoir
plusieurs scénarios. C'est un secret de Polichinelle.
Au départ, il s'est décidé pour une tactique prudente avec son habituel 4-3-2-1 qu'on a déjà vu face à la Libye au Maroc et, récemment, contre l'Afrique du Sud. Il va de soi que cette stratégie limite forcément les possibilités d'attaques comme l'a prouvé le bilan des deux matches cités en référence : un seul but. Les raisons de ce choix avec trois récupérateurs, deux « animateurs » de jeu et une seule « pointe » (Slimani) sont motivées par le visionnage des matches des « Aigles de Carthage » où Halilhodzic est convaincu que la force de ces derniers réside au milieu du terrain qui créé des occasions. Les observateurs qui se trouvent sur place à Rustenburg n'ont pas écarté la seconde solution, dans le cas où les « Fennecs » seraient menés au score. Deux options seraient alors envisagées. Ou remplacer un récupérateur par un milieu offensif, ou lancer carrément dans le bain Soudani, un vrai attaquant dont la vivacité et le jeu en profondeur perturberaient les défenseurs tunisiens. Chaque entraîneur peut échafauder les plans tactiques qui ont sa préférence, jusqu'à ce que la tournure des événements lui dicte une tout autre conduite. En tous cas, et selon leurs déclarations, les deux responsables techniques ont annoncé une disposition tactique similaire, ce qui signifie qu'on allait assister à une féroce bataille au milieu du terrain. Et, effectivement, on a assisté à des duels musclés, où les Fennecs ont répondu au défi de leurs adversaires. Ce qui est réconfortant, c'est que les coéquipiers de Mesbah se sont assurés le monopole du ballon grâce à un pressing haut qui a perturbé les Tunisiens dans l'ébauche de leurs actions. Au chapitre des occasions également, les Algériens se sont montrés les plus dangereux comme l'attestent les offensives obligeant le gardien Bencherifa et ses défenseurs à veiller au grain. Cependant, on déplorera les pertes de balles sur lesquelles pourtant Halilhodzic avait insisté lors des séances tactiques. Sans ces maladresses mal venues pour des professionnels, il n'est interdit de penser qu'ils auraient atteint le repos avec un avantage au tableau d'affichage. On attendait avec impatience le second half pour voir comment les entraîneurs allaient gérer ce véritable bras de fer. Et, encore une fois, Halilhodzic a trop tardé pour apporter les correctifs que nécessitait cette situation. Ce n'est qu'à un quart de la fin qu'il a lancé Soudani qui, malgré le temps de jeu réduit, a perturbé la défense tunisienne. A force de jouer avec le feu, on se brûle. Et c'est sur une hésitation des Algériens que Msakni marqua ce but qui a donné la victoire aux Tunisiens. |
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