La grogne s'amplifie chez les travailleurs de la société AOA (Algérien
Oman des fertilisants) de Mers El-Hadjadj. Une centaine d'entre eux se sont
rassemblés, hier, devant le siège de la direction Aval de Sonatrach, sise à la
cité Djamel, pour dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles se trouve
le collectif. Ce sit-in observé durant deux jours vient souligner le
mécontentement de la corporation après le licenciement abusif de 28
travailleurs sans aucun respect de la loi qui régit ce volet. En effet, ces
travailleurs n'ont même pas fait l'objet de procédure réglementaire qui est de
passer devant la commission de discipline. Les protestataires déplorent dans ce
cas le non-respect du code de travail et la négligence des compétences
algériennes. En brandissant des banderoles où ils demandaient le respect de la
dignité des travailleurs algériens, les contestataires se sont interrogés sur
l'absence des responsables algériens qui tardent à trouver des solutions aux
problèmes rencontrés par ces cadres. Hier, les protestataires ont lancé un
appel aux cadres de Sonatrach afin de dépêcher une commission d'enquête
laquelle va s'enquérir des contraintes que rencontrent ces travailleurs dans
l'exercice de leurs fonctions. Selon les protestataires, «ce manque de
considération a fait réagir les travailleurs qui ont décidé de fermer l'accès
au siège de l'administration, depuis maintenant trois semaines, en guise de contestation
à cette marginalisation des cadres». Tout en demandant à rencontrer les cadres
de Sonatrach, les contestataires se disent décidés à poursuivre leur mouvement
jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. En effet, le recours à la
fermeture de l'accès au siège de l'administration a été décidé depuis plusieurs
jours par le collectif, composé d'ingénieurs d'Etat et de techniciens
supérieurs. Les concernés déplorent la négligence par l'administration des
compétences algériennes, un manque de considération qui, selon eux, souligne
une infraction à la législation du travail. Les ingénieurs exercent sans aucun
statut attestant leur grade, souligne-t-on, «L'administrateur indien ne fait
que recruter de la main-d'œuvre étrangère alors que les compétences algériennes
existent sur le territoire national», indiquent-ils et d'ajouter que «ces
étrangers recrutés n'ont aucune expérience et même s'ils en ont , ce sont des
simples opérateurs qui se retrouvent quelques jours après parachutés en qualité
de managers et de superviseurs responsables». Les contestataires demandent
toujours qu'une commission ministérielle soit dépêchée afin de faire la lumière
sur les conditions de travail et voir si la législation algérienne en matière
de travail est respectée. En attendant des solutions concrètes à leurs
problèmes, les travailleurs de l'AOA se disent prêts à observer une grève de la
faim devant le siège de l'administration afin de dénoncer les conditions
lamentables dans lesquelles ils se trouvent. Notons que cette société a été
créée dans le cadre du partenariat entre le groupe omanais Suhail Bahwan et la
Sonatrach.