La seconde journée
aura été heureusement plus prolifique que la faible entame de l'ouverture où
tout le monde est resté sur sa faim. Les filets, en effet, ont tremblé à cinq
reprises. Cependant, sur le plan du niveau, s'il y a du mieux, il reste
beaucoup à faire pour atteindre le panache auquel les férus du football
africain s'attendaient. Le duel Ghana-RD Congo aura été toutefois assez
captivant de par le déroulement des évènements. Nous étions curieux de voir
évoluer cette formation des «Black Stars» qui a impressionné les observateurs
lors des matches amicaux précédant le coup d'envoi de la CAN-2013. En effet,
rares sont les équipes qui peuvent se targuer de battre par de gros scores
l'Egypte et la Tunisie, deux valeurs sûres du continent africain (4-2). Aussi,
on présumait que les Congolais allaient connaître un sort similaire. Hélas, les
Ghanéens ont dû se contenter d'un point au lieu de trois. Comment expliquer
cette différence de rendement à peu de jours d'intervalle ? En fait, cette situation
est similaire à celle des Bafana Bafana qui avaient impressionné les
observateurs avant le coup d'envoi de la CAN et qui ont été contrés par un
adversaire de moindre envergure. Un match amical n'a rien à voir avec une
rencontre officielle dans une épreuve aussi importante que celle qui vient de
débuter en Afrique du Sud. Les Ghanéens sont, certes, toujours d'excellents
footballeurs et l'ont encore démontré face à leurs adversaires de dimanche
après-midi. Ils auraient pu plier la rencontre en menant au score face à des
Congolais sans doute trop respectueux. Nous avons apprécié leur première
réalisation où trois Ghanéens ont trouvé la faille par une action géniale au
milieu d'une défense congolaise pourtant largement en surnombre. D'ailleurs,
les consultants des chaînes de télévision ont souligné le repli rapide des
hommes de Claude Leroy dans leur camp dès la perte du ballon. Connaissant les
conceptions de ce dernier, on ne croit pas qu'il s'agit là de consignes
précises, mais plutôt d'un réflexe collectif de son équipe. D'ailleurs, Leroy
ne cachait pas son inquiétude lorsque son équipe était menée au score. Mais ce
vieux routier du continent africain a fait parler son expérience, étant
convaincu que ce Ghana était loin d'être irrésistible. Et la suite des opérations
lui a donné raison, car ses hommes ont remonté leur handicap en remettant cent
fois l'ouvrage sur le métier. La preuve est faite: l'équipe des Black Stars,
qui a conservé son habilité gestuelle, manque de caractère sur le plan mental.
L'absence du Marseillais Andre Ayew, injustement écarté dans des circonstances
pour le moins incompréhensibles par le sélectionneur Appiah, va peser lourd
durant ce tournoi. Car il était à la fois l'inspirateur et le buteur. Devant,
Gyan ne peut pas être au four et au moulin. En outre, cette équipe, annoncée
parmi les grands favoris de cette édition, n'est pas solide en défense. Cette
lacune passe au second plan lorsque l'attaque est en verve, mais ce n'est pas
toujours le cas. Sur le constat de cette rencontre, c'est une faiblesse qui ne
pardonne pas, surtout face à des adversaires plus talentueux sur le plan
offensif. Quant au match Mali-Niger, il aura été pour le moins soporifique. Et
pourtant, le Mali figure dans la catégorie des outsiders, c'est-à-dire des équipes
ayant de réelles et intéressantes potentialités. Nous sommes au regret de dire
que cette formation ne nous a guère convaincus, et on se demande comment nos
Fennecs se sont inclinés devant elle. En effet, la formation malienne est d'un
niveau moyen, et ne vaut que par son capitaine Seydou Keita, qui n'est plus de
première jeunesse, mais qui fut à l'origine de la victoire des siens, vers la
fin du match, en reprenant un ballon mal renvoyé par le gardien nigérien. Le
constat est clair: le Mali a démontré sa supériorité sur un adversaire de
faible niveau qui n'a obtenu son premier corner qu'après l'heure de jeu alors
que les Maliens en avaient sept. Ce simple rappel des chiffres démontre la
différence existant entre ces deux équipes. La bonne volonté était pourtant
évidente dans les deux camps, mais lorsque la créativité est absente, le
football académique fait défaut, alors que les longues balles sont à l'honneur.
Sur le plan tactique, le coach français Carteron a opté pour une défense à
trois en première période avant de renforcer ce secteur, craignant sans doute
un contre. La victoire du Mali est justifiée, mais cela ne nous empêche pas de
dire que, décidément, et à l'instar d'autres formations présentes en Afrique du
Sud, cette équipe malienne a été surestimée. Alors, vivement mercredi prochain
avec, à l'affiche, un Ghana-Mali qui promet d'être riche en enseignements. En
somme, et jusqu'à présent, les férus de la balle sont restés sur leur faim à
cause de l'enjeu qui prime sur le jeu.